En sortant je découvre ma voiture taguée. C'est une blague.
Je décide de ne pas en rester là et d'aller à la gendarmerie pour le signaler.
La gendarmerie de Marny comment dire ? les tapages nocturnes, les crottes de chien sur les trottoirs, les jeunes qui volent des bonbons au supermarché ? Il n'y a aucune criminalité ni délits dans cette commune.
- Bonsoir Mademoiselle.
- Bonsoir, je voudrais vous signaler que mon véhicule a été vandalisé.
- Asseyez-vous et déclinez-moi votre identité.
- Je m'appelle Charline DAVILLY.
- L'homme me dévisage et reprend son procès-verbal.
- Où étiez-vous stationné ?
- Dans la rue près du commerce « les délices de Charline ».
- Quand avez-vous remarqué la détérioration ?
- Lorsque j'ai fermé le salon de thé à 17h.
- Ce sont peut-être des élèves qui vont ont fait une mauvaise blague.
- J'avais d'autres idées mais je suppose que je ne peux accuser personne sans preuve ?
- Vous avez des ennemis Mademoiselle DAVILLY ? Personne n'a d'ennemis dans cette commune.
- Donc on en reste là ?
- Interrogez votre voisinage pour voir s'ils ont vu quelque chose.
- Super, il n'y a pas de balance dans cette commune, répliqué-je agacée.
Je décide de faire un tour chez Sacha pour savoir s'il est à l'origine de cette mésaventure.
Je me gare en bas de chez lui et je sonne.
Il est chez lui avec quelques collègues et me fait entrer.
- Oh Charline quelle agréable surprise, commente t'il hilare. Messieurs je vous présente l'ex petite amie de mon meilleur ami Gabriel.
- C'est toi qui as taggué ma voiture ?
- Pourquoi j'aurais fait ça chérie ? Il a l'air d'avoir bu et je regrette d'avoir passé la porte. Ben vas-y raconte à mes collègues pourquoi j'aurais taggué ta voiture ? Explique-leur pourquoi mon meilleur ami pleure sans arrêt depuis plusieurs jours ? Pourquoi j'ai le sentiment que tu as détruit sa vie ? Vas-y on a tout le temps de t'écouter ! Prends une bière et assis toi.
Je ressens toute sa colère et sa tristesse. Chacun de ses collègues me dévisagent comme si j'étais une moins que rien.
- Ben quoi Charline tu as perdu ta langue ou tu l'as trop laissé traîner dans la bouche de ton prof !
Je ne trouverai rien de plus ici que des reproches, des insultes et de l'humiliation.
Je me tourne vers la porte mais il a fermé à clé.
- Tu cherches la clé Charline. Tu sais ce qu'on fait aux vilaines filles n'est-ce pas.
Je le regarde et me persuade qu'il essaie simplement de m'intimider.
- Laisse moi ma partir Sacha si tu me détestes autant.
- Je ne te déteste pas Charline, c'est pire que ça.
Il se lève et se rapproche de moi. Dans ses yeux je ne vois plus la sincère amitié qui nous unissait encore il y a quelques jours, je ne vois que du dégoût et du mépris.
Il plante la clé dans la porte, l'ouvre et me pousse violemment dehors. Je trébuche, me râpe le coude sur le mur en crépis et voit quelques gouttes de sang perler.
Je regagne ma voiture sous le choc et me dirige vers l'appartement de Samuel.
Lorsqu'il ouvre la porte je m'effondre dans ses bras. Je lui raconte l'absence de clients, la visite de Laurence, la mère de Gabriel et mon passage chez Sacha.
- Tu n'aurais jamais dû aller là-bas toute seule, me gronde t'il inquiet.
- Je ne pensais pas qu'il pourrait réagir ainsi. J'ai l'impression que je ne reconnais plus personne. Je n'ai jamais subi autant de violences que ces dernières heures.
Je lui emprunte son ordinateur et lance une visio avec Estelle. Nous avons l'habitude de discuter quelques minutes chaque semaine. Elle n'est pas connectée. Je lui envoie un SMS, un message sur chaque application, un email, si j'avais un pigeon voyageur sous la main je lui aurait supplié de me répondre car j'ai besoin de ma meilleure amie.
J'ai peur de rentrer au commerce. Je ne me sens pas en sécurité. Je sais très bien que personne ne fera pire que Sacha mais ce petit jeu d'intimidation fonctionne à merveille. Je me sens pétrifiée et étrangère chez moi.
- Tu peux rester ici le temps que cela se calme. On peut jouer ensemble si tu veux ? Tu en as envie ?
- Non je n'ai envie de rien pour être honnête, juste fermer les yeux et me réveiller de ce cauchemar.
Il me regarde, peiné et sa mine triste le rend encore plus irrésistible que d'habitude.
Je le rejoins sur le canapé et me pose à califourchon sur lui. Je commence à l'embrasser et à déboutonner sa chemise. Je glisse ma main sur son torse que je découvre pour la première fois. Sa peau est claire et douce. Je continue de l'embrasser et détache la ceinture de son pantalon.
- Charline, tu es bouleversée. Je ne veux pas de ce souvenir pour notre première fois.
Je me lève, me dirige dans la salle de bain, ferme la porte à clé et pleure toutes les larmes de mon corps.
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Les délices de Charline
De TodoCharline a passé toute sa vie à Marny, petit village provençal entourée de ses amis et de ses parents de cœur. A leurs décès elle hérite du commerce et va devoir affronter des difficultés importantes. Elle est à un tournant de sa vie et chaque décis...