DARK ACADEMY

24ᚐMain dans la main

❝Plus la nuit est sombre, plus les étoiles sont brillantes, plus le chagrin est profond, plus Dieu est proche !❞
Fiodor Dostoïevski

Bonne lecture ! 💕

JASPER

Mon doigt s'apprête à cliquer sur appeler quand la porte de la chambre s'ouvre.

L'emmerdeuse rentre à l'intérieur et retire ses chaussures sans me lancer pas même un regard.

-J'ai bien cru devoir appeler les flics, pouffé-je en me couchant complètement. Tu sais que quand on t'envoie un message tu as la possibilité de répondre...

Mes moqueries ne semblent pas l'atteindre. L'emmerdeuse m'ignore, passe devant mon lit, prend ses affaires et s'enferme dans la salle de bain.

J'y crois pas.

Je repense dans un premier temps à notre dernier contact. Après sa crise d'angoisse je l'ai raccompagner dans notre chambre et c'est tout.

Elle est sortie en me saluant, froidement certe mais elle l'a fait. Elle revient et elle m'ignore.

Qu'es-ce qu'il s'est passé entre temps.

Je sais qu'elle n'a pas parler aux garçons étant donné que j'étais avec eux il y a moins de dix minutes.

La réalité c'est que c'est la première fois que je prends autant sur moi pour une personne.

Avec le temps c'est presque naturel et je ne suis pas sûr d'apprécier ça. Pourtant comme si c'était une évidence, je me sens maintenant dans l'obligation d'avoir un œil sur celle que je disais détester y'a même pas un mois.

Au fond je sais que c'est parce que j'ai réussi à voir en elle les fêlures qu'elle n'ose montrer à personne. J'ai aussi entendu son cœur se briser, et les morceaux s'écraser au sol, et ça plus d'une fois.

Et je sais reconnaître un cœur pur.

Et le sien ne mérite en aucun cas cette torture.

Il n'empêche que ce n'est pas facile d'être là pour une personne du jour au lendemain sans transition parce qu'un soir, alors que tout le monde vivait, elle elle mourait.

Et quand on est spectateur de la chute d'une personne on ne peut s'empêcher de lui tendre le bras dans un geste désespéré.

Maïna me rappelle ma mère, et rien que pour ça je me sens obligé d'être là pour elle et de la sauver avant qu'il ne soit trop tard.

Parce que la chute est rapide mais la montée est glissante et peut-être mortelle.

La porte de la salle de bain me tire de mes pensées.

L'emmerdeuse en sort, les cheveux mouillés, les yeux rougis et vide de présence.

Elle s'assoit sur son lit et branche son téléphone d'un geste mécanique mais empreint de désinvolte.