Chapitre 11 - Pierre de Maere

159 7 23
                                    


Nous venions d'arriver à Walhain. Ma maison familiale. Mon frère et ma sœur étaient sur Paris. Mes parents étaient en week-end en Bretagne. Ce soir il n'y avait que Lolita, mon adorable chatte qui m'avait d'ailleurs inspirée un de mes titres qui était présente. Nous avions la maison pour nous et serions tranquilles. J'allais pouvoir faire découvrir à Axel l'endroit où j'avais grandis et où j'aimais venir me ressourcer quand j'avais un peu de repos. J'emmenais le chanteur à l'intérieur et lui fit visiter les différentes pièces de la maison. Quand nous arrivions devant la porte de ma chambre je le mit en garde.

- Je t'interdis de rire de ma décoration. Disons que certaines choses sont restées exactement pareil depuis mon adolescence.

- Oh tu veux dire que tu as des posters de tes idoles partout sur les murs c'est ça ?

  Il rit avant de faire le tour de ma chambre en souriant. Ses doigts caressaient mon clavier. Ce dernier était dans le fond de la pièce à côté de mon bureau et de mon ordinateur de mixage. C'était ici que je composais et écrivais la plupart de mes chansons.

- C'est une très jolie maison ! Tu as de la chance d'avoir grandi au sein d'une famille unie et aimante.

Je savais qu'il n'avait pas eu une enfance facile et qu'il avait sûrement du mûrir plus rapidement à cause des épreuves qu'il avait traversé avec le divorce de ses parents. Je me mis assis sur ma chaise de bureau avant de lui sourire en regardant le clavier.

- Tu m'as écris un message une fois en me disant que tu avais composé quelques chansons. Tu veux bien les jouer pour moi.

  J'adorais l'entendre chanter. Et je venais de trouver l'excuse parfaite pour avoir l'occasion d'écouter sa jolie voix.

- Avec plaisir ! Tu pourras me dire ce que tu en penses.

L'ingénieur chimiste prit alors place sur le petit tabouret devant le clavier avant de faire glisser ses doigts sur les touches. Sa voix se mêlait à la douce mélodie. Ses textes étaient des chansons d'amour. Je me demandais si elles parlaient de son histoire. Je fermais les yeux en profitant de la douceur de son timbre si délicat. Lolita elle même semblait apprécier le spectacle. Cette dernière assez réticente avec les inconnus, était en train de se frotter contre les jambes du chanteur.

- Il semblerait que ma chatte soit tombée sous ton charme Axel. Je la comprends cela dit.

  Le beau brun se mit alors à rougir avant de se pencher pour caresser la princesse de la maison, évitant comme à son habitude de croiser mon regard. Je me levais, me dirigeant vers la porte.

- Je vais me faire une tisane au miel. Tu en veux une ? Ou autre chose ?

Je buvais énormément de thé et de tisane. C'était excellent pour les cordes vocales.

- Je veux bien la même chose s'il te plaît.

Je lui lançais un dernier sourire chaleureux avant de rejoindre la cuisine. On avait toujours eu tellement de facilité à nous parler. Mais ce soir quelque chose était différent. Comme un malaise. Il semblait plus renfermé et je devais bien admettre que ça me faisais un peu peur. Comme si il s'éloignait de moi.

  Alors que je revenais dans ma chambre, je souriais avec tendresse à la vision que j'avais sous les yeux à cet instant. Axel s'était endormi. Voilà la raison pour laquelle il semblait différent. Il était exténué. Le jeune homme avait la joue posée sur ses deux mains. Il était allongé les jambes repliées sur mon lit. Il avait enchaîné les concerts ses dernières heures et il était tard. Je n'avais pas vraiment la force de le réveiller. Je me mis assis à côté de lui. Ses longs cils reposaient sur sa joue. Les traits de sa mâchoire étaient carrés, parfaitement dessinés. Je glissais délicatement mes doigts sur la peau de cette dernière. Il se mit à bouger légèrement dans son sommeil. Ma main remontais plus haut, passant avec tendresse dans les mèches foncées de ses cheveux. Un soupire de bien être s'échappait d'entre ses lèvres ce qui me fit sourire.

«Jour -3
Avant l'amour fou
J'écris déjà l'histoire
Dans ma tête
Jour -3
Avant l'amour fou
Ça y est
Je deviens bête»

Ça faisait des semaines que je n'avais pas fais l'amour. Des semaines que je repoussais les avances des hommes qui venaient à ma rencontre, dans les soirées mondaines auxquelles j'étais invité. Parce que je ne pensais qu'à lui.. J'étais le plus grand idiot en essayant de cacher l'évidence. J'étais amoureux de lui. Sûrement depuis ce moment, suspendu à ses côtés dans ce lit dans le Studio 217. Et l'avoir là, à mes côtés, dans mon lit, si vulnérable me rendait encore plus fou de lui. Au delà de l'attirance physique, il y avait ce truc entre nous. Cette symbiose que je n'avais jamais eu avec personne. J'avais envie de prendre soin de lui, plus que de moi-même. Il me manquait à l'instant même où il s'éloignait de moi. Je savais que la bonne chose à faire était de le réveiller et de le conduire à son hôtel.

  Mais ce soir j'avais envie d'être égoïste. Ce soir j'avais envie de le garder rien que pour moi. Parce que trop rares étaient les moments que nous passions à deux depuis notre rencontre. Le temps nous manquait à cause de nos emplois du temps. Mes doigts continuaient de parcourir la moindre parcelle de sa peau, glissant lentement le long de sa joue. Mon pouce caressait sa lèvre inférieure. J'avais terriblement envie de l'embrasser. Alors que je me penchais vers lui, il se mit à froncer les traits de son visage avant de doucement enfoncer son nez dans mon oreiller. Je reculais alors, prenant une posture plus décente et retirant mes doigts de sa peau. Il ne se réveillait pas pour autant, mais se tournait légèrement sur le côté. Bon sang j'avais failli craquer. Je me relevais alors avant de passer une main sur mon visage.

  J'attrapais alors la couverture avant de la passer délicatement au dessus du corps du sublime homme qui était en train de dormir au creux de mon lit. Je prenais mon téléphone avant de quitter la chambre et de rejoindre le salon. Je composais le numéro de l'hôtel où se trouvaient ses camarades de tournée. Je savais qu'Axel partageait sa chambre avec Djebril d'autant plus que c'était ce dernier qui couvrait le jeune homme pour la nuit. Je demandais à la réception de transférer mon appel dans sa chambre. Ce dernier décrochait à le seconde tonalité.

- Allô ?

- Bonsoir Djebril, c'est Pierre. Pierre de Maere. Excuse moi de te déranger j'espère que je ne te réveille pas..

- Pierre ? Non ça v... Attends ! Bon sang qu'est ce qui se passe ? Axel va bien ?

Le fait qu'il s'inquiète ainsi pour son ami était attendrissant.

- Oui oui ne t'en fais pas. Écoute il s'est endormi et je t'avoue que j'ai pas la force de le réveiller. Il était crevé. J'imagine que vous partez tôt demain ? Vous n'avez pas de concert avant le 10 je crois ?

  Moi par contre j'avais deux grosses dates à venir. Le 9 et le 10 ici en Belgique. Mais nous avions toute la journée du 8 pour passer du temps ensemble.

- Est-ce-que tu peux me rendre un service et prévenir votre production qu'Axel ne partira pas avec vous ? J'aimerais bien qu'il passe la journée avec moi demain. Je voudrais lui faire découvrir la ville. Je lui prendrais un billet d'avion pour qu'il rentre demain soir.

Un long silence se fit entendre de l'autre côté. J'espérais que ma décision ne cause pas de problèmes. J'entendais un soupire.

- Ok ok t'as gagné. Mais faut qu'il rentre demain soir comme si il avait été avec nous hein ? Sinon ça va être la galère !

- Promis. Merci Djebril. Du fond du cœur. Et belle nuit.

  Je raccrochais alors avant de retourner dans ma chambre à pas de loup. Axel n'avait pas bougé. Il dormait paisiblement mais avait replié son avant bras sur son visage. Il était presque deux heures du matin. Je fermais la porte de ma chambre, attrapant Lolita au passage pour être certain que cette dernière ne dérange pas le sommeil du chanteur. Je m'allongeais sur le canapé dans le salon. Ma chatte grimpait à mes côtés. Je la câlinais alors en fermant les yeux. Comment dormir quand l'objet de tous vos désirs était allongé juste dans la pièce à côté et qu'il parfumait votre lit de son odeur.. Je ne rêvais que de le rejoindre et de lui faire l'amour toute la nuit, de toutes les manières possible en lui avouant à quel point j'étais fou de lui. Un grognement s'élevait du fond de ma poitrine. Mon corps, ce traître venait de réagir à mes pensées impures. Et le fait d'imaginer ma bouche dévorer la moindre parcelle de peau nue de l'interprète de Chante n'aidait en rien à me calmer. La nuit s'annonçait délicieusement longue.

On fera l'amour dans les nuages (Pierre de Maere & Axel Marbeuf) (Star Academy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant