On fera l'amour dans les nuages (Pierre de Maere & Axel Marbeuf) (Star Academy)

Chapitre 23 - Pierre de Maere

Le silence. Ses dix foutues secondes de silence à l'autre bout du fil étaient sans aucun doute les plus longues de ma vie. Il avait décroché c'était déjà une bonne chose. A dire vrai je ne savais même pas quoi lui dire. Et ça semblait être la même chose de son côté. Ça faisait deux mois et demi que nous nous étions séparés et ça avait été les semaines les plus difficiles de ma courte vie. Je me raclais la gorge avant de murmurer.

- Ta nouvelle chanson est vraiment belle. Félicitations Axel.

Mais quel idiot. Au lieu de lui dire que je l'aimais toujours comme un fou, que je n'avais que besoin de lui pour être heureux et qu'il était le centre de mon univers je lui parlais de son single. Autant parler de la météo, ça aurait sûrement eu le même effet.

- Merci Pierre.. ça fait un moment.. hum.. comment tu vas..?

Mal. Mal parce que ton absence m'est douloureuse. Mal parce que j'ai été le pire des crétins en te quittant. Mal parce que tu es le grand amour de ma vie et que je t'ai laissé filer alors qu'on commençait à construire notre histoire. Mais là tout de suite, entendre la douceur de ta voix me donne envie de pleurer de joie. Me donne un nouveau souffle d'espoir.

- On fait aller.. je ne te dérange pas au moins ? Je.. merde excuse moi je suis un peu chamboulé..

Je pris une grande inspiration avant de murmurer doucement.

- Tu me manques tellement Axel..

- Tu me manques aussi Pierre. Je pensais réellement ne plus jamais avoir de tes nouvelles. Ça fait des semaines.. tu ne me dérange pas bien au contraire. Ne raccroche pas..

Mon cœur se brisait à ce moment. Je savais que dans ses mots il faisait allusion à notre dernière conversation téléphonique. Celle où je l'ai quitté comme un lâche avant de lui raccrocher au nez sans même lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Alors que je savais au fond de moi qu'il n'avait rien fait de mal. J'en avais eu la confirmation quelques semaines après. Quand Julien m'avait contacté.

FLASHBACK 15 août 2024

Assis devant mon clavier, j'étais en train de composer. Encore et encore. Ça m'occupait l'esprit. Malheureusement rien de bon ne sortait. Uniquement des mélodies qui donnaient envie d'accrocher la corde, de s'y attacher et de se tirer une balle en même temps pour être certain de ne pas se louper. Mon téléphone se mit à vibrer. Je posais mon casque avant de regarder le numéro affiché sur l'écran. Je ne le connaissait pas. Je décrochais un peu méfiant.

- Allô ?!

Je me tendais comme un arc sur ma chaise quand je reconnaissais la voix à l'autre bout du fil.

- Salut Pierre. C'est Julien. Julien Lieb. Ne raccroche pas s'il te plaît.

Il était hilarant qu'il me demande une chose pareil. Quand on savait qu'il était la cause principale de ma rupture avec Axel.

- Qu'est-ce-que tu veux ?

- Te parler. Mais de vive voix. Tu es sur Paris actuellement ? Je veux essayer de réparer les choses.

Réparer les choses ? Me parler pour me dire quoi ? Qu'il vivait le grand amour avec l'homme de ma vie ? Plutôt crever que d'entendre ce genres de choses.

- Oui je suis sur Paris mais je n'ai absolument rien à te dire moi.

Alors que j'allais raccrocher pour de bon cette fois il lançait une phrase qui me dissuadais immédiatement.

- Je n'ai jamais vu Axel aussi malheureux que depuis votre rupture et je sais que c'est ma faute. S'il te plaît laisse moi t'expliquer.

Il était aussi malheureux que moi. L'amour c'est compliqué. S'aimer comme des fous pour ne pas être ensemble et en souffrir.

- Très bien.. aujourd'hui, 18h au Bar Hemingway.

Je raccrochais alors avant de laisser tomber mon portable sur mon torse en soupirant. Je n'étais pas violent mais je savais que j'allais devoir me contenir pour ne pas lui mettre mon poing dans la figure quand j'allais le voir.

Quand j'arrivais sur le lieu du rendez-vous je constatais que Julien s'y trouvait déjà et m'attendait. Je pris place sur la chaise en face de lui, croisant mes jambes. Je commandais une tasse de thé au serveur même si j'aurais préféré à cette instant une bouteille d'un alcool très fort. Je fixais l'académicien en face de moi.

- Merci d'être venu. Je sais que je suis la dernière personne que tu souhaites voir et je comprends pourquoi. Mais j'ai besoin de t'expliquer certaines choses. Afin de réparer mes erreurs.

- Il est peut être un peu tard pour ça non ?

- J'espère que non. Je le fais pour Axel surtout. Depuis que je le connais je ne l'ai jamais vu autant sans éclat que depuis votre rupture. Et je sais que c'est de ma faute. Il ne s'est rien passé. J'aurais aimé crois moi. Mais lui n'a d'yeux que pour toi. Il t'aime toujours.

Je relevais les yeux face à Julien. Alors que j'allais parler, ce dernier enchaînait.

- Axel et moi on a toujours été très proches. Vraiment une relation fraternel. Quand je me suis séparé de ma copine il a été le plus grand soutien dont j'avais besoin. Mon amour pour lui a commencé à se transformer à ce moment là. Je savais qu'il était déjà en couple mais je n'ai pas réussi à taire mes sentiments. Sa tendresse et ses éclats de rire mon totalement fais basculer et je ne voulais qu'une chose. Qu'il reste à mes côtés. Toujours. D'autant plus que je savais qu'il était triste de ton absence. J'étais jaloux et ça m'agaçais de le voir malheureux. Je t'ai détesté à ce moment. Je me disais que tu profitais de lui. Il t'as toujours idolâtré avant même que vous ne vous fréquentiez. Que ce n'était pas sain comme relation.

J'écoutais chaque mot de ce qu'il me disait. Et alors que j'aurai voulu être en colère, au contraire je comprenais. Je passais une main sur mon visage avant de plonger mon regard dans celui de Julien.

- Je devrais t'en vouloir. Je devrais te coller mon poing dans la figure et t'insulter de tous les mots possibles. Mais je te comprends.. je sais ce que c'est que de tomber amoureux de lui. C'est sa gentillesse qui m'a moi aussi fait craquer. Et contrairement à ce que tu crois, je l'ai toujours vu comme un artiste puis comme un ami et pas comme un mec qui est fan de moi. A aucun moment je n'ai profité de lui. Bien au contraire. Je l'aime. Je l'ai aimé à l'instant même où j'ai appris à le connaître et je l'aimerais sûrement jusqu'à la fin de mes jours. Je ne peux pas t'en vouloir de l'aimer. Parce qu'il est tellement merveilleux que c'est impossible de lui résister..

Je soupirais avant de porter ma tasse de thé à mes lèvres. La situation était compliqué. Julien me regardais alors et je fus étonné par son sourire.

- Alors je n'ai plus aucun soucis à me faire n'est-ce-pas ? Savoir que tu l'aimes à ce point me rassure. Je sais désormais qu'il sera le plus heureux et c'est tout ce qui compte pour moi. Son bonheur. Je resterais à ma place. Celle de grand frère. Je ne tenterais plus jamais rien. J'ai fais cette erreur une fois et je le regretterais toute ma vie. D'avoir été un obstacle à son bonheur. A votre bonheur. En réalité je sais au fond de moi que t'es un mec cool Pierre. Maintenant j'espère juste que mes actes ne serons pas un frein éternel à votre amour..

FIN DU FLASHBACK

Entendre les larmes d'Axel à l'autre bout du fil me firent l'effet d'un coup de poignard en plein cœur.

- Non.. je t'en supplie ne pleure pas.. je ne vais pas raccrocher. Mon petit chat..

Un sourire triste se dessinait alors sur mes lèvres quand j'entendais le rire adorable de mon merveilleux petit chimiste à l'entente de ce surnom qu'il aimait que je lui donne. Je murmurais alors.

- J'ai besoin de te voir. J'ai besoin de te parler et de t'expliquer des choses. Et bon sang j'ai surtout besoin de te serrer contre moi. S'il te plaît Axel, dis moi qu'il n'est pas trop tard..