Chapitre 8 - Le sauveur imprévu

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Gwen

C'est triste à dire, mais, ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans une situation comme celle-ci.

La première fois, c'était lors de la soirée d'inauguration d'une nouvelle crèche. Le taux de natalité ayant légèrement augmenté les années précédentes, le Gouverneur avait décidé d'en ouvrir une seconde pour couvrir les besoins. Les dernières années de la toute première étaient invitées à participer aux festivités, un gage de reconnaissance envers la future génération de « pondeuses ». A l'époque, je ne voyais pas que c'était simplement une façon perverse de manipulation en nous montrant qu'il pensait à nos futurs enfants, mais aussi à notre future culpabilité de les laisser là-dedans.

Ce soir-là, alors que je me dirigeais vers les toilettes, prise d'une envie pressante, un homme aux cheveux noirs et au regard sombre m'avait entraîné dans celles des hommes et fermé la porte derrière nous. J'avais tenté de toutes mes forces de me dégager de sa poigne, mais une frêle enfant de treize ans face à un adulte d'une cinquantaine d'années ne fait pas le poids. Il m'avait muselé et menacé de me tuer sur le champ, face à ma tentative d'hurler, si je ne laissais pas faire.

C'est dingue ce que peut provoquer une peur absolue sur le corps et le cerveau. Sur le moment, j'avais eu l'impression de flotter au-dessus de mon propre corps, comme si je regardais la scène de l'extérieur. C'est bien plus tard dans la soirée que le choc de ce qui s'était passé m'avait frappé.

Je me rappelle encore ses mains calleuses qui essayaient de déboutonner mon jean. De sa voix basse et rauque de désir quand il m'avait murmuré que la petite vierge que j'étais, allait être si serrée autour de sa queue, que ça allait être terriblement bon pour lui. De son haleine chargée d'alcool contre mon visage inondé de larmes silencieuses face à la terreur que m'inspirait la situation. De sa respiration erratique dans mon cou. De sa langue poisseuse contre mon pouls frénétique. De son commentaire quand il avait énoncé, sans aucune trace de remords, que pour seulement un an, cela ne constituait pas réellement un crime*.

Puis de la voix d'un jeune garçon qui tapait férocement contre le battant pour forcer l'homme à me relâcher et me laisser sortir. Ce qu'il a fait, par peur de se faire arrêter, avant de pouvoir aller plus loin. Il s'est rhabillé maladroitement et est sorti en trombe des toilettes sans un regard pour moi ni pour celui qui l'avait interrompu. Je me souviens avoir été hagarde, les yeux rivés sur mes sandalettes roses. J'entendais de loin la voix de celui qui voulait sûrement savoir si j'allais bien. Seulement, la peur que j'avais ressenti obscurcissait tous mes sens. Le sang qui battait dans mes oreilles m'empêchait de comprendre ses mots, mes mains tremblantes tentaient, avec désespoir, de remettre mon pantalon, ma peau me semblait à vif, tellement mes émotions partaient dans tous les sens. Ce dont je me souviens le plus, c'est ce goût acre de bile qui tapissait ma langue et cette sensation de souillure. Je n'ai pas attendu que les adultes viennent voir ce qui se passait, je suis partie en courant à mon tour, sans jamais avoir su qui il était. J'en ai gardé un souvenir marquant. Et je n'ai jamais pu remercier le seul homme qui m'ait montré un tant soit peu de bienveillance depuis ma naissance.

Aujourd'hui, je suis plus âgée, mais dans une même situation alors que j'ai tout fait pour l'éviter. Et me voilà clouée contre le mur d'une salle de bal par un connard libidineux, la vulve à l'air et son gland qui s'y frotte.

J'essaye de toutes mes forces de libérer mes poignets bloqués par sa poigne de fer, pour repousser sa queue, mais c'est la fin de soirée, je suis fatiguée et les deux coupes de champagne que j'ai sifflé à l'abri des regards indiscrets, n'arrangent rien. Me voilà complétement sans défense dans une pièce pourtant bondée de monde, mais personne ne bougera le petit doigt pour moi sous prétexte que je suis venue à cette soirée de mon plein gré et pour cette raison : me faire baiser.

La FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant