La Faucheuse

Chapitre 18 - Explications revêches.

Gwen

— Tu n'es qu'un manipulateur, je crache au visage de Dax qui me maintient encore contre son torse.

Il me fusille du regard avec un rire nasal.

— Ce n'est pas légèrement hypocrite de ta part, petit ange ? M'accuser d'être un manipulateur pendant que toi, dans l'ombre, tu es à la tête de la résistance !

— Tout de suite les grands mots !

Une vive inspiration me ramène à mon environnement. Je me relève précipitamment, dégageant mes poignets de la poigne ferme de Dax qui capitule, avant de me retourner vers Gabriel dont le visage est dénué de couleur. Lui qui a toujours le teint frais avec un sourire doux me paraît d'être l'ombre de lui-même. Mon cœur se serre quand je remarque l'incompréhension, puis la douleur dans son regard quand il comprend.

— Gabriel... je tente vainement en tendant une main vers lui.

Il secoue la tête sans jamais détourner ses yeux écarquillés. Il me regarde comme s'il m'était poussé trois têtes ou qu'il se trouvait face à une inconnue.

— Tu... il se racle la gorge et m'accuse de son index, les sourcils froncés. Tu es Némésis ! Putain, Gwen ! rage-t-il. Sais-tu dans quelle situation tu nous mets ?!

— Hors de question que tu m'associes à cette raclure ! je le reprends en désignant Dax qui s'est relevé sans un bruit. J'admets être désolée pour toi, Gabby, vraiment, je continue la voix adoucie malgré la surprise d'avoir si naturellement prononcé ce surnom. Tu n'y es pour rien dans cette histoire et j'aurais aimé que tu n'en saches rien pour que tu ne sois pas associé à tout ça.

Je me retourne vers Dax que je rêve de tuer d'une mort lente.

— Mais avec lui dans l'équation ? C'était déjà trop tard.

Oooh que je le hais...

En demandant des informations sur moi à Dax il y a plusieurs mois, Gabriel s'est glissé dans la partie sans le savoir.

Je fixe durement celui dont le sentiment de trahison me prend si fort aux tripes que je ne préfère pas m'appesantir sur la question, pour lui cracher au visage :

— Alors, Dax, tu comptes lui donner des explications ? Ou je m'en occupe ?

Un putain de sourire narquois se dessine sur ses lèvres pleines, dont sa cicatrice accentue la rondeur, avant de pencher la tête sur le côté, et me balayer du regard. Il n'a pas l'air le moins du monde affecté par ce qui est en train de se passer alors que mon cœur saigne d'avoir été trahie.

— Je t'en prie, honneur aux dames.

— Lâche, je marmonne avant de m'approcher de Gabriel et lui demander de s'asseoir.

Je fais signe à Angie de ramener la bouteille avant d'aller faire un tour. Nous allons en avoir besoin.

Mais avant ça...

— Tu poses ton cul sur ce tabouret et je te promets que si tu bouges un orteil, je te coupe les couilles avec un tesson de bouteille.