Chapitre 21 - Une palette de sentiments contradictoires.

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Gwen

Hors de question que je capitule aussi rapidement. S'il croit que je vais le laisser dicter ma conduite comme une petite marionnette sans tirer sur la corde ou au moins trouver mon compte dans l'histoire, c'est mal me connaître.

— Je te suis sous certaines conditions, et seulement si j'ai la certitude que celles-ci seront respectées. C'est à prendre ou à laisser, je l'avertis en croisant les bras sur ma poitrine.

— Je n'en attendais pas moins de toi.

Il singe ma posture qui le rend beaucoup plus menaçant que moi à bien des égards.

— Je t'écoute.

— Pour commencer, Nana reste sous ma responsabilité et tu te débrouilles pour que le Gouverneur annule son chantage. Tu pourras lui dire qu'il aille se faire mettre tous ses vendredis où je pense.

Dax lève un sourcil, surpris.

— Il te voulait tous les vendredis ?

— Là n'est pas la question, je balaye sa remarque d'un geste de la main. Ensuite, ma mère ne subira rien de ta part ou de la sienne. Elle te rend ton truc et au revoir, bon débarras.

L'espion penche sa tête sur le côté, son œil bleu aussi sombre que son marron dans la pénombre du refuge.

— C'est tout ?

— Tu vas me trouver une solution pour que ces femmes puissent s'enfuir sans que des petits toutous dans ton genre aillent les tuer pour avoir seulement eu envie de vivre librement.

Un sourire indéchiffrable flotte sur ses lèvres, accentuant la cicatrice sur son menton.

— Tu m'en demandes beaucoup pour simplement me communiquer des informations sur ta mère.

Le regard blasé que je lui lance doit parler pour moi, mais je préfère être claire.

— Je viens avec toi la chercher. Je ne te fais pas confiance pour la laisser entre tes mains.

Un rire nasal lui échappe pendant que ses lèvres frémissent.

— Marché conclu.

Alors que je tends ma main pour serrer celle de Dax afin de sceller notre accord, j'ai comme la sensation que je viens de passer un pacte avec le diable.

Encore une fois.

Mais qui suis-je pour passer à côté de l'opportunité de sauver ces femmes et garder ma grand-mère auprès de moi ?

Il décroise les bras et s'approche doucement jusqu'à se retrouver devant moi, à seulement quelques centimètres. Il ignore superbement ma main pour venir remettre une mèche rebelle derrière mon oreille sans jamais toucher mon épiderme.

Je sais, sans l'ombre d'un doute, que je vais m'en mordre les doigts. Être aussi proche de lui pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines si je ne retrouve pas la trace de ma mère va être un supplice de chaque instant.

Ce que je ne sais pas encore c'est si cela va signer ma perte ou au contraire, signer la sienne.

En tout cas, je ne me laisserai pas faire. S'il compte se servir de moi pour atteindre son but, je vais faire de même pour atteindre le mien.

La FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant