Chapitre 28 - De l'autre côté du mur.

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Gwen

Sac sur le dos et capuche sur la tête, Dax et moi avançons le plus discrètement possible entre les entrepôts pour ne pas nous faire repérer. Les rues de Washington, la nuit, sont quasi désertes, seulement foulés par les gardiens en faction dont le but est de débusquer les personnes qui ne tiennent pas compte du couvre-feu.

Comme nous.

Avant de partir, il y a à peine une heure, Dax m'a une nouvelle fois assuré que nous n'aurions pas de problèmes si jamais l'on se faisait prendre. Je reste dubitative mais bon, je n'ai pas d'autre choix que de le suivre.

J'ai aussi dû lui avouer la ville dans laquelle ma mère avait décidé de s'arrêter. J'aurais aimé le faire tourner en rond, mais plus vite nous retrouvons ce foutu dossier, plus vite je pourrais reprendre la tête de la résistance.

Néanmoins, le bon côté des choses, c'est que ma curiosité a été assouvie quant à la seconde pièce de son appartement fermé à clef.

C'est un véritable arsenal !

Les quatre murs sont recouverts d'armes de toutes les tailles ainsi que de multiples grenades et j'en passe.

J'ai eu le droit à un aperçu quand Dax, la tête passé entre l'entrebâillement de la porte, m'a tendu un gilet par balle et m'a demandé de l'enfiler en dessous de mon sweat-shirt à capuche.

Depuis que nous sommes partis, aucun de nous n'a ouvert la bouche. Pour ma part, c'est par peur d'attirer l'attention sur nous. Pour Dax... c'est Dax. Il ne faut pas chercher plus loin, je pense.

Son pas ralentit. Toujours dans son dos, je calque mon pas au sien jusqu'à son arrêt complet.

Avec sa carrure, impossible pour moi de voir quoi que ce soit devant. Nous sommes dos à un entrepôt et la nuit est si sombre que je différencie avec peine les contours de l'espion qui est pourtant juste sous mon nez.

J'ouvre la bouche pour demander ce qui se passe quand le bruit de pas qui soulève la terre me la fait refermer aussi sec.

Merde, merde, merde.

Je tire sur le sac de Dax pour lui signifier le gardien qui s'approche, mais il ne prend même pas la peine de se retourner.

Je bloque mon souffle pour faire le moins de bruit possible. Mon cœur s'emballe par le flux d'adrénaline qui court dans mes veines à l'idée de nous faire arrêter avant même d'avoir mis un orteil hors de la ville.

Les secondes me paraissent des heures et puis, aussi vite qu'ils sont arrivées, les bruits de pas s'éloignent jusqu'à ne plus être à notre portée.

Je lâche ma respiration et prends une grande goulée d'air aussi discrètement que possible sans pour autant prendre le risque d'en manquer.

Dax se retourne et rallume sa lampe torche en me lançant un regard qui signifie : « il n'y avait pas de quoi paniquer ».

Je plisse les yeux, furieuse de me sentir aussi vulnérable. Je m'avance jusqu'à ce que nos poitrines se compressent, me mets sur la pointe des pieds et tire sur le col de son pull pour que ma bouche soit à la hauteur de son oreille.

La FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant