Chapitre 29 - Une rencontre fort désagréable.

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Dax

­— Putain ! mais tu étais parti où, bon sang !

Étonné d'entendre la voix de Gwen qui me hurle dessus plutôt que de dormir, je la fixe sans ouvrir la bouche en refermant la porte derrière moi.

— Je ne savais pas que j'avais des comptes à te rendre, je lui rétorque, une fois remis de cette surprise.

Debout, les poings sur les hanches, elle s'avance vers moi d'un pas décidé et pointe son index sur mon torse, les sourcils froncés.

— Tu pars et me laisses seule sans même me prévenir ! tu me fais la morale que nous sommes « inséparables », mime-t-elle les guillemets avec ses doigts.

Son visage est rouge de colère. Ses yeux lancent des éclairs dans ma direction. Elle est si proche de moi que je sens la chaleur de son corps réchauffer le mien.

— Mais quand monsieur a envie de prendre l'air, tu peux très bien te passer de moi !

Elle continue sa tirade sans jamais reprendre sa respiration. Ses cheveux blonds remontés dans un chignon approximatif lui dégagent son visage de porcelaine.

Elle est si belle, prise par le tourbillon de ses émotions.

Je la contourne et pars m'asseoir à côté de son couchage que je tapote de la main.

— Viens t'allonger, on reprend la route dans une heure.

— Non, mais tu m'écoutes quand je te parle !

Je retiens avec difficulté un soupir las.

— Gwen, je suis épuisé et j'ai besoin que tu te poses à côté de moi et que tu dormes pour pouvoir enfin fermer un œil avant de reprendre la route.

Étonnamment, elle avance vers moi sans discuter et se laisse glisser contre le mur à mes côtés. Elle n'est jamais complaisante, au contraire. Depuis que je me suis présenté à elle, elle a pris comme mission de me rendre dingue à chacune de nos interactions.

Je l'observe du coin de l'œil, attendant une entourloupe. Et cela ne manque pas.

Elle attrape ma main droite et la porte à ses yeux.

— Tu as les mains pleines de terre.

C'est plus une affirmation qu'une question, alors je ne réponds rien.

— Pourquoi tu as les mains pleines de terre ? m'interroge-t-elle avec une pointe de suspicion dans la voix.

Je retire doucement ma main des siennes et m'installe plus confortablement contre le plancher froid.

— Dors, Gwen.

Elle s'allonge sur sa mince couverture et soupire, agacée. Je ferme les yeux et somnole quelques minutes, jusqu'à ce que je sente la tête de Gwen venir se poser sur mes genoux. Décontenancé, j'ouvre un œil et observe ses paupières fermées et sa bouche entrouverte d'où s'extirpe un filet d'air qui rythme ses respirations.

Sans pouvoir m'en empêcher, je passe ma main dans ses petites mèches rebelles sorties de son chignon.

Doux comme de la soie.

La FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant