La Faucheuse

Chapitre 26 - Plan A, B, C ...

Dax

Il me fait penser à un golden retriever qui n'aurait pas vu sa maitresse depuis des mois.

Regarder Gabriel courir vers Gwen dans l'optique flagrante de la serrer dans ses bras me fait grincer des dents. Mais heureusement pour sa mâchoire, il se refrène à la dernière minute, avec un immense sourire.

— Comment vas-tu ? Comment ça s'est passé ? Il n'a rien tenté ? Viens t'asseoir et explique-moi tout en détail. Tu veux boire quoi ?

Je lève les yeux au ciel quand elle se met à rire doucement face à l'empressement de son frère et les dépasse afin de m'affaler sur un tabouret du bar.

La petite rousse au poste de barmaid m'offre un sourire lascif avant de poser ses deux coudes sur le comptoir et se pencher exagérément dans ma direction.

— Tu bois quoi beau brun ?

Elle papillonne des yeux et me colle un peu plus sa poitrine sous le nez.

Putain, si j'étais un connard comme le pense Gwen, je pourrais aller sauter sa copine dans l'arrière-salle n'importe quand.

— Une bière. Et un truc à manger.

Le parfum de lavande de Gwen m'emplit les narines avant même qu'elle ne se poste juste à côté de moi, sa cuisse effleurant la mienne par inadvertance.

Une fois ma bière en main, j'avale une grande lampée et fait glisser l'assiette de feuilleté au jambon devant celle qui est assise à côté de moi.

Son regard surpris passe de moi à la nourriture avant de me sourire, gênée.

Elle se racle la gorge et détourne le regard vers son frère qui lui réclame toute son attention, mais surtout des réponses à ses questions.

— Alors, commence Gwen en avalant un feuilleté, je vais bien. Ça s'est bien passé, et il n'a rien tenté, sourit-elle. L'interrogatoire est terminé ?

Gabriel est un bon gars. Il a toujours eu à cœur le bien-être des autres. C'est le genre de mec à faire passer la sécurité des citoyens avant la sienne. Quand le Gouverneur lui demande de faire quelque chose qui est contre ses convictions, je sais de source sûre qu'il est hanté par des cauchemars plusieurs nuits durant.

J'ai été son colocataire un sacré bout de temps avant que l'on puisse prendre notre propre appartement. Je l'ai entendu marmonner, crier et pleurer dans son sommeil un nombre incalculable de fois.

Et en nous levant le lendemain matin, nous faisions comme si rien ne s'était passé.

Il fait un excellent travail en tant que gardien du Gouverneur. Comme je disais, la sécurité des gens, leur bonheur, c'est son truc. Mais sa gentillesse et son humanité vont un jour lui coûter cher. Cette idée me laisse un goût amer dans la bouche que je rince d'une gorgée de ma boisson.

— Je me suis inquiété alors ne te moque pas, grogne Gabriel.

Ce qui fait sourire de plus belle le petit ange assis à mes côtés.

— Bon, tu voulais des détails, alors en voilà. Je lui ai dit que s'il voulait mon aide, il devait laisser ma mère tranquille après avoir récupéré son truc et que Nana restait habiter avec moi (son visage s'affaisse légèrement), mais il n'a pas accepté l'une des clauses qui me tenaient à cœur...