La Faucheuse

Chapitre 23 - Une session pas comme les autres.

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Dax

Assis l'un à côté de l'autre dans la salle d'attente de la salle quatre, je sens vibrer l'appréhension de Gwen jusque dans mes muscles. Tapant du pied dans un rythme qu'elle seule connait, elle est tellement nerveuse que je pourrais en goûter la saveur du bout de la langue.

Une main sur sa jambe folle, je la presse pour la modérer. Depuis ce matin, je suis surpris de voir qu'elle supporte mon contact sans se dégager mais je ne suis pas assez fou pour lui en faire la remarque. Elle s'en rendra compte toute seule bien assez tôt.

Quand elle a commencé à paniquer hier soir, je l'ai prise dans mes bras pour la calmer, mais aussi lui permettre de dormir, et moi avec, par la même occasion. Elle bougeait tellement que le lit suivait ses balancements de bassin quand elle changeait de position.

J'ai pensé naïvement qu'elle allait soit me dégager d'un coup de pied au cul ou bien partir une fois que je me serai endormi.

Mais me retrouver avec son petit corps chaud pressé contre le mien ce matin n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. C'est la première fois que je me réveille avec une femme dans les bras et j'ai trouvé ça beaucoup trop plaisant à mon goût.

— Calme-toi et souffle un grand coup. Tu ne vas pas à l'abattoir, mais baiser, je lui balance, dans l'unique but de la taquiner et peut être aussi l'énerver pour qu'elle puisse penser à autre chose.

Son visage plissé par la haine que je lui inspire se tourne au ralenti vers moi.

— J'ai envie de te gifler pour cette phrase.

Je hausse un sourcil, et retiens un sourire, surpris par son audace.

— Dis-moi, petit ange, je lui susurre à l'oreille. Être à la vue de tous te donne peut-être des ailes, mais sache une chose, je n'hésiterais pas un seul instant à te faire taire. Maintenant c'est à toi de choisir si tu veux la manière douce ou la manière brutale, je la mets en garde.

Elle détourne son visage rougi vers l'extérieur, pensant marmonner assez bas pour que je ne puisse entendre.

Loupé.

— Évidemment. Comment pourrait-il comprendre ce que je ressens alors que lui, c'est un mec.

J'ai déjà remarqué qu'elle avait en horreur les hommes, peu importe leur âge. Je suis intrigué, mais en même temps, je pense déjà savoir d'où vient son aversion.

— Ce n'est pas être un homme qui m'enlève cette compréhension, mais le fait que je n'ai jamais participé à une session, je lui rappelle.

Elle écarquille les yeux.

— Jamais ? J'avais compris que tu n'y participais plus avec ton poste, mais même avant d'être son gardien tu n'as jamais...

J'opine du chef.

— Mais, comment tu as fait pour y échapper ?

La convoitise qui flotte dans ses iris me serre l'estomac.

Je hausse les épaules, feignant de ne pas en savoir plus que ça.