La Faucheuse

Chapitre 17 - Les masques tombent.

Ce chapitre comporte des TW

Gabriel

Affalé contre le dossier de mon tabouret, je regard mon verre aussi vide que l'est mon cœur engourdi par ce que Gwen vient de nous balancer.

Pendant ces deux dernières semaines, j'ai appris à aimer son caractère craintif et méfiant. J'apprécie son franc-parler et sa manière de nous remettre à notre place. Ce n'est pas tous les jours que nous avons une femme qui ose faire fermer leur bouche à des hommes. Son côté combatif et fier. Elle est surprenante pour un si petit bout de femme. Elle ne dépasse pas nos épaules à Dax et moi et pourtant, quand elle nous fusille du regard, je pourrais jurer me sentir rapetisser. Elle est toute fine, mais je suis persuadé qu'avec simplement la force de sa volonté, elle pourrait nous mettre KO.

Pour vivre en tant que femme dans notre monde, il en faut de la force d'esprit. Et Gwen en est gonflé à bloc.

Je lève le doigt à l'intention de la serveuse pour qu'elle me resserve, mais ne la trouve pas derrière le bar. Je me tourne vers Dax qui est aussi pensif que moi.

— Tu penses réellement qu'il pourrait oublier son idée si notre mère rentre dans l'équation ?

Mon collègue souffle doucement avant de relever son visage fermé vers le mien livide.

Mais son hochement de tête me rassure quelque peu.

— J'en suis même sûr.

Mais avant que je puisse lui demander pourquoi le chaos nous frappe.

Dax se fait percuter de plein fouet et tombe à la renverse de son tabouret qui suis le même mouvement. Dans un bruit sourd, son corps expulse l'air de ses poumons lorsqu'il heurte le sol. Je me lève d'un bond, prêt à l'aider quand je me pétrifie face au tableau que m'offre mon collègue et une petite blonde assise à califourchon sur lui, lui assenant des coups de poing en plein visage.

— Espèce de connard !

Et hop, un coup dans l'estomac.

— Je commençais à vous faire confiance !

Dans la mâchoire, maintenant.

— Tu n'es qu'une pourriture comme tous les autres de ton espèce !

Elle lève le bras encore une fois, mais Dax, qui n'avait pas répliqué jusque-là, lui attrape les deux poignets pour la stabiliser et l'approcher à tel point que leurs visages ne sont qu'à un souffle de l'autre.

— Tu en as mis du temps, Némésis.

Le peu de couleur que j'avais réussi à récupérer me quitte, en une fraction de seconde, mes veines devenues glacées. Mon regard hagard alterne entre Dax, allongé par terre, et ma sœur, assise sur lui.

— Attends... quoi ? Je murmure pour moi-même.