Chapitre 48 - Un millimètre entre la vie et la mort.

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Dax

James a rallumé les caméras avant que tout ne parte en cacahuètes. Et vu le bordel que l'on entend au loin, les derniers événements ne plaisent pas au peuple.

Le discours de mon petit ange a porté ses fruits.

Ils ont soif de liberté, de justice.

Et je vais leur en donner.

J'aurais pu prévenir Gwen avant sur ma réelle identité. Après tout, je m'en fiche royalement de qui sont mes parents. Ils n'ont jamais été là pour moi et m'ont laissé tomber dès les premiers coups durs. Il n'est rien d'autre que mon patron et le Gouverneur à mes yeux. Seulement, je sais que pour Gwen, avoir le même sang que lui et lui avoir caché cette information ne passera pas. Elle est farouche, craintive, et je viens d'anéantir sa confiance durement gagnée.

Mais je me promets une chose. Si nous nous sortons vivant de ce bordel, je mettrais tout en œuvre pour la regagner, la chérir et lui donner tout l'amour qu'elle mérite. Même si cela doit prendre des années, j'y passerai chaque minute de chaque heure à la vénérer, car, putain, c'est la reine des guerrières.

Son discours si criant de vérité m'a donné la chair de poule. Elle est faite pour ça.

Seulement, si je ne trouve pas une solution à notre problème immédiat, nous ne risquons pas de savoir si oui ou non une carrière politique lui siéra au teint.

Une chose est sûre. Si le Gouverneur appuie sur cette détente, qu'il soit mon géniteur ne fera aucune différence. Je serai celui qui lui donnera la mort.

Du coin de l'œil, je remarque Sven et Max autour de Gabriel, toujours allongé à même le sol. Mes collègues, les mains sur la plaie par balle, ne font pas attention à ce qui se passe en ce moment même. Mais voir le torse du petit frère de Gwen se lever difficilement me rassure sur un point : il est toujours en vie. Pour l'instant.

— Très beau discours, mademoiselle Alvarez, susurre la voix remplie de violence de mon père à son oreille. Malheureusement, il sera le dernier.

Gwen me fait face, le corps du Gouverneur collé intégralement à son dos. Une rage froide me crispe quand je remarque le dégoût, dû à son contact, sur le visage de celle que j'aime. Seule la main tenant le pistolet et la tête de Fire penché sur le côté dépasse.

Le risque est énorme. Soit je prends le risque de tirer sur sa main et son index se crispe sur la détente et tire. Soit je lui tire dans le cou pour sectionner la moelle épinière et couper le contact entre cerveau et main.

Je suis un tireur hors pair. Je suis le meilleur et de loin. Dans d'autres circonstances, je choisirai la première option pour garder le preneur d'otage en vie et l'interroger plus tard. Seulement, c'est de Gwen qu'il est question, et rien que pour ça, je ne peux pas.

Alors je vise un endroit très précis dans le cou de l'homme qui me fait face. Et dans un sang-froid qui m'a sauvé la mise plus d'une fois, je tire en priant n'importe qui là-haut pour qu'il ne bouge pas d'un millimètre entre la pression sur la détente et la balle qui coupe son système nerveux.

La FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant