Chapitre 34 - Merci Révérend.

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Gwen

Assise encore une fois sur ses cuisses, comme une petite fille que l'on consolerait après s'être fait mal en tombant, Dax me berce entre ses bras réconfortants et son torse musclé depuis plusieurs minutes.

Je suis inconsolable.

— Je savais que tu n'étais pas prête. Putain, j'ai été entrainé pour garder mon sang-froid dans n'importe quelles circonstances et il suffit qu'une situation te concerne pour que j'oublie tout ce que l'on m'a enseigné d'un claquement de doigts.

Dax râle depuis aussi longtemps que je trempe son sweat de mes larmes. Il s'en veut alors qu'il n'a rien fait de mal. Et je sanglote si fort que je n'arrive pas à aligner deux mots pour le contredire. Mes mains agrippent si vigoureusement le tissu qui le recouvre que je commence à sentir des douleurs dans mes articulations. Mais j'ai si peur qu'il me lâche, qu'il parte, que je me cramponne à lui comme une moule collée à son rocher.

C'est insensé.

— Tu n'y es pour rien, Dax, je continue de sangloter. Ce n'est pas ta faute, je suis simplement cassée... c'est tout.

Je suis arrachée violemment de son étreinte, tenue à bout de bras et fusillée par son regard vairon.

— Si je t'entends redire une connerie aussi grosse que toi, je te promets, Gwen, que tu finiras allongée sur mes genoux, le cul en feu.

Je déglutis péniblement, pas certaine d'apprécier sa menace. Néanmoins, je lui rends son regard. Ce n'est pas parce qu'il est le premier homme à me faire jouir qu'il doit se laisser pousser des ailes.

J'ouvre la bouche, sur le point de lui livrer le fond de ma pensée, mais je suis coupée dans mon élan par un bruit assourdissant venant du devant de la supérette.

Je n'ai pas le temps de cligner des yeux que Dax est déjà sur ses pieds, arme à la main.

— Gwen, ton gilet pare-balles, tout de suite ! Et allez vous cacher dans la réserve avec Nina. N'ouvrez à personne.

— Et toi ? Tu n'as pas le tien non plus, Dax !

— Ne t'inquiète pas pour moi, petit ange, il en faut beaucoup pour m'abattre. Le Gouverneur y a songé.

Son pouce caresse furtivement ma lèvre inférieure.

— Maintenant, allez-vous cacher.

Je me retourne et cours vers Nina qui m'attend déjà devant la porte de la réserve, les yeux écarquillés de terreur. Je l'attrape par le coude et la pousse sans ménagement vers l'intérieur de la pièce, puis tourne le verrou et fais basculer une étagère en travers pour y bloquer l'accès. Si quelqu'un doit passer par là, nous aurons le temps de nous enfuir par la porte arrière.

Néanmoins, je la ferme aussi à clef, par prudence.

Nina est partie se réfugier dans un coin, accroupie et les bras autour de ses genoux, je l'entends prier un dieu devenir en aide.

J'ai envie de lui dire qu'elle perd son temps que j'ai prié tous les dieux un nombre incalculable de fois pour qu'un miracle se produise, mais force est de constater que c'est un échec cuisant.

La FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant