Chapitre 6 - Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.

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Némésis

Attirer un homme dans ses filets, c'est presque trop facile.

Un sourire charmeur, une caresse sensuelle sur des endroits bien précis, une phrase suggestive et le tour est joué. Maintenant que je suis dans une chambre, je vais devoir trouver une façon de me débarrasser de celui qui essaye de glisser ses doigts sous ma robe pendant que je lui dévore la bouche.

J'écarte un peu plus les jambes pour lui faciliter l'accès, puis lui mordille le lobe de l'oreille.

— Déshabille-toi et va t'allonger sur le lit, je lui susurre, d'une voix suave.

Le trentenaire, grand, brun avec une musculature appétissante que j'ai choisi ce soir, est plutôt bel homme.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il est étendu sur la soie, sa longue queue bien dure en évidence.

D'une démarche sensuelle, je m'approche du matelas et grimpe à quatre pattes jusqu'à finir à califourchon sur lui.

— J'espère que tu es endurant, j'ai faim.

Je me lèche la paume et l'empoigne fermement. Je le fais coulisser entre mes doigts dans un lent va-et-vient, puis le place entre mes plis après mettre enduit de salive. Je termine par descendre le bassin d'un coup vif.

Son gémissement d'extase m'emplit d'une joie malsaine. Il y a longtemps que j'ai compris comment me servir de mon corps pour obtenir ce que je souhaite. Cela m'arrive rarement, mais je dois dire que le mien fait des merveilles sur la gent masculine.

Je dois juste composer avec le dégoût qui s'en suis.

Dans un monde où le corps de la femme est considéré comme un incubateur, et s'en servent comme bon leur semble à des fins de repeuplement, sans jamais demander si cela nous convient ou non, j'estime donc que c'est un juste retour des choses.

J'accentue mes mouvements lascifs et pose mes paumes sur son torse dont le cœur bat la chamade. Je place quelques gémissements entre les siens pour l'amadouer.

Ça fait longtemps que j'ai laissé tomber l'idée d'atteindre la jouissance avec un homme. Seuls les moments en solo arrivent à me contenter.

Et pas à chaque fois.

Alors j'ai appris à simuler à la perfection, ainsi que de reconnaître celle de l'homme. Je sais comment faire pour que cela se termine rapidement, je connais les signes avant-coureurs de leur plaisir.

Je me penche légèrement en arrière et caresse d'une main ses testicules pendant que je me maintiens avec la deuxième.

— Oh, putain, oui, grogne-t-il, ses paumes sur mes hanches pour accompagner ses coups de reins frénétiques.

— Plus fort, je halète en retenant un ricanement.

Ses coups commencent à devenir désordonnés, ses mains se crispent et sa respiration erratique.

C'est le signal.

Je me replace et entoure son cou d'une main ferme, appuyant mes doigts sur un point bien précis.

Il se tend, légèrement perturbé par ma manœuvre alors que je lui mordille l'oreille en gémissant.

— Fais-moi confiance. Après ça, tu ne voudras plus finir autrement qu'avec mes doigts autour de ton cou.

J'accélère la cadence, moi-même prise dans l'euphorie du moment, mon clitoris frottant rapidement contre le bas de son ventre. Des frissons remontent le long de mon échine, mon sexe se resserre.

L'anticipation de ce que je projette de faire provoque des petites décharges entre les cuisses.

Son cri de plaisir me ramène à l'instant présent et je comprime mes doigts de toutes mes forces, profitant de l'orgasme qui détourne son attention.

Quelques secondes plus tard, il est dans les vapes sa queue ramollie sur son ventre.

Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi. Je dois trouver des dossiers compromettants sur le gouverneur ou de n'importe qui de haut placé qui pourrait faire l'affaire. Grâce à l'une de mes taupes au sein du personnel, je sais de source sûr qu'il y a une mine d'or d'information qui pourrait m'aider à le faire tomber une bonne fois pour toutes.

Je replace ma robe comme il faut, essuie rapidement la semence qui s'écoule entre mes cuisses avec les draps, me lève du lit pour aller entrebâiller la porte afin de vérifier si la voie est libre. Une fois certaine je sors discrètement de la chambre et me faufile au fond du couloir où se trouve une porte dissimulée dans un tableau. Une illusion d'optique pour que quiconque passe par ici ne se rende pas compte de ce qu'il se cache derrière.

Lorsque j'ai appris que cette petite sauterie aurait lieu, j'ai réussi à mettre la main sur les plans archivés du Capitole que j'ai appris par cœur.

Je tourne la poignée en douceur et jette un œil dans la pièce avant d'y entrer et de refermer derrière moi.

J'ai déjà fait ce genre de chose beaucoup plus souvent que je ne voudrais l'admettre, mais j'ai toujours le palpitant qui s'emballe, les mains moites et l'adrénaline qui coule dans mes veines comme un torrent que rien ni personne ne peut arrêter.

La pièce est grande avec en son centre un bureau au plateau de verre et dont les murs sont remplis de tiroirs à glissière sûrement pleins de dossiers. Je soulève mon masque et me passe une main sur le visage, agacée. Je vais mettre une éternité à tout fouiller et je n'ai que quelques minutes devant moi.

Je me précipite et ouvre le premier qui ne contient que des documents administratifs sur la disposition des quartiers. Le deuxième est principalement chargé de planning du centre médical. Le troisième déborde de dossiers sur les hommes qui travaillent pour lui. Ses gardiens, ses conseillers...

Jackpot !

Aux bruits de pas qui se rapprochent dans ma direction, je décide de tout ramener pour pouvoir les feuilleter tranquillement au QG.

Malheureusement, avec cette robe minuscule, je n'ai aucun moyen de les transporter avec moi. Je vais devoir les planquer et venir les récupérer plus tard.

Quelle perte de temps ! 

La FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant