4. Demande

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Aïna
Appartement, 21h17

Assise sur mon canapé, mes genoux relevés contre ma poitrine je réfléchissais sans cesse, mon cerveau était littéralement en bouillie. J'avais fumé plus de sept cigarettes en une heure, redoutant l'arrivée de mon bourreau plus que jamais.

J'allais devoir lui parler.
Pire, j'allais dévoue lui demander quelque chose.

L'anniversaire d'Ilona était demain, nous avions prévu une sortie dans la boîte de nuit la plus réputée du coin depuis des mois, c'était ses dix-neuf ans je ne pouvais me permettre d'encore décliner l'invitation.

Pas pour l'anniversaire de ma meilleure amie.

Mais qu'allais-je faire s'il refusait ma sortie ? J'étais loin de vouloir défier son autorité, je pariais que si je partais sans qu'il me l'ai autorisé quelque chose d'horrible arriverait à Ilona et Nathan.

Une notification fit vibrer mon téléphone, sur Instagram Nathan m'avait envoyé un message, je l'ouvrais en sentant ma gorge se serrer à un point phénoménal.

Nathan

>Hey meuf, ça va ? C'est toujours
bon pour demain, je sais que t'es
au fond du trou mais ça ferait
vraiment plaisir à Ilona que tu viennes.

Je ne savais pourquoi mais je ne pris pas le temps de réfléchir, je composais une réponse, la réécrivant plusieurs fois car mes doigts tremblaient tant que j'appuyais sur les mauvaises touches.

>Je serai là t'inquiète pas

-Affirmer quelque chose alors qu'on n'est pas certain de pouvoir le faire c'est mal Aïna, tu le sais ?

Je levais brusquement la tête, mon bourreau était entré sans même que je ne l'entende, je vis que son téléphone avait exactement la même image que moi, comme si son téléphone n'était qu'une retranscription du mien.

Il se laissa tomber sur son fauteuil et déposa sa cheville droite sur son genou gauche, il s'alluma une cigarette et prit une bouffée de celle-ci. Pour la première fois je ne le quittais pas des yeux, les lèvres entrouvertes.

-Tu ne comptais quand même pas t'enfuir ?

Mon cœur fit un salto dans ma poitrine, sa tête était légèrement inclinée et un rictus éclairait son visage d'une aura démoniaque. Je sentis des frissons traverser mon échine alors que je tentais de construire une phrase correcte.

-Non, non je ne comptais pas m'enfuir.

-Alors tu viens de lui mentir, puisque tu sais très bien que tu dois être chez toi à vingt-et-une heure trente pile.

Ma lèvre inférieure tremblait, les mots ne sortaient pas, je savais bien que je devais lui demander son autorisation pour sortir de chez moi comme une putain de gamine mais j'en étais incapable.

-À moins que tu ai prévu autre chose ?

Ma respiration devenait de plus en plus lourde, lentement il se leva et s'approcha, chacun de ses pas résonna dans mes oreilles comme un signal d'alerte. Je voulais m'enfuir, je voulais lui hurler que je resterai chez moi, je ne voulais juste pas qu'il s'approche.

Ce qui devait arriver arriva, il se retrouva à moins d'un mètre de moi, la tête baissée je n'étais pas capable d'affronter ses iris vertes, non je ne pouvais pas.

Brusquement il attrapa mes joues de deux doigts et releva ma tête, il me fixait d'en haut, ses sourcils froncés, la terreur me paralysait malheureusement je ne pu empêcher une larme de s'échapper de mon œil.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant