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« Beaucoup disent que la mort fait peur aux enfants, je ne saurai dire si cela est véridique car le seul exemple d'enfant que j'ai c'est bien moi et j'ai beau fouiller dans mes souvenirs je n'ai jamais eu peur de mourir.

Sûrement était-ce parce que je n'étais pas le genre d'enfant à rire sans-cesse, que je n'étais pas la petite qui criait qu'elle adorait sa vie, en vérité à l'époque si on me demandait si je souhaitais mourir j'aurais répondu non mais si on m'y obligeait alors je ne me serais pas débattue, je m'en serais moqué simplement.

Mais aujourd'hui je voulais plus que tout survivre. »

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« Je m'excuse à l'avance pour l'agent du FBI qui s'efforcera à lire mes écrits pour en apprendre plus sur Rayan Messina, ou sur les Brat'ya d'yavola mais cette fois-ci je vais louper un chapitre important du livre de ma vie, tu te retrouveras donc à assister au meurtre de mes parents, sur mon quotidien à l'orphelinat et sur ce qu'il s'est réellement passé en Russie durant mon premier séjour en plein milieu de ton enquête.

J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais après tout mon carnet t'aide bien quand même ? Je suppose que tu t'empêcheras de te plaindre.

Après tout si tu lis ça c'est sûrement que je suis morte et enterrée, on doit respect aux morts n'est-ce pas ?

Bon, je ne vais pas non plus mentir je sais bien qu'un jour ou l'autre Rayan saura que j'écris dans ce carnet, du moins si je sors de la cellule que m'ont réservé les Brat'ya d'yavola, et je suppose fortement qu'il voudra lire mes pensées comme je le fais avec lui.

Désolée de te décevoir agent du FBI mais je ne réécrirai pas mot pour mot ce qu'il se trouve dans les carnets de Rayan, sincèrement je ne veux même pas imaginer ce qu'il m'arriverait si il le découvrait et puisqu'il sait tout je vais m'abstenir.

J'espère pour toi que tu ne les trouveras jamais, même si j'imagine qu'il les brûlera avant de mourir, sincèrement je crois que personne ne souhaite lire dans les pensées d'un sadique, enfin personne à part moi.

Agent du FBI je te fais une faveur crois moi, ton travail ne vaut pas ta santé mentale.

Entrer dans sa tête, comprendre pourquoi il aimait tant me faire souffrir me hantait, j'avais besoin de comprendre les raisons pour lesquelles il souriait lorsqu'il me laissait mourir dans l'eau glacée, ou lorsqu'il me noyait dans l'eau bouillante mais surtout pourquoi ses yeux brillaient de plaisir lorsqu'il me voyait danser dans cette cage de fer chauffée à blanc.

Lorsque je m'étais retrouvée dans son bureau, assise confortablement dans un fauteuil à lire religieusement ses carnets j'avais regretté d'avoir commencé à le faire, car mot après mot j'avais l'impression qu'un fragment de mon humanité se détachait.

Mais aujourd'hui dans cette cellule où les rats défilent devant mes yeux je ne le regrette pas, j'en suis même heureuse, que dire je suis reconnaissante que Rayan ait un esprit aussi tordu, car au fond de moi je savais qu'un jour ou l'autre les Brat'ya d'yavola allaient me retrouver et si aujourd'hui j'arrive à garder la tête haute c'est grâce à ses écrits.

Car il m'a appris que baisser la tête c'est mourir en faible, et je ne compte pas mourir en faible, je veux mourir comme lui, dignement.

Je sais bien que si un homme parvenait à lui arracher son dernier souffle ses cauchemars seraient hantés par ses yeux verts, en permanence, dans son regard périphérique il verrait son ombre, en le tuant il se serait maudis.

Jamais je n'arriverai à un tel taux de pouvoir mais en revanche j'espère que la personne qui me tuera rêvera au moins une fois de moi, enfin sauf si c'est Rayan, car ce serait comme l'insulter et en le connaissant je peux presque affirmer qu'il serait capable de me ressusciter pour me le faire regretter.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant