16. Fenêtre

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Aïna
Villa, 05h21

À chaque seconde je revoyais ses yeux me fixant sans même m'implorer de lui laisser la vie sauve, comme s'il avait lu dans mon âme et savait que j'étais assez monstrueuse pour la lui ôter.

Je ne savais ce qui allait m'arriver lorsque Rayan allait se rendre compte que j'avais crocheté la porte de son bureau, peut-être allait-il à nouveau me torturer ? Me faire passer à deux doigts de la mort ? Une bonne fois pour toutes me tuer ?

Je me rappelais des mots de Rey, souhaitant me sortir du cercle infernal qu'était celui de Rayan, je savais bien que d'un côté je m'y étais jetée mais d'un autre, parfois, j'hésitais sur le fois que ce soit de la pure manipulation, qu'il m'ait lui-même convaincu que c'était moi qui l'avais décidé.

Ses mots, ses mots tournaient en boucle dans mon esprit, les mots que j'avais refusé d'admettre, pas une seule fois je n'en avais parlé à qui que ce soit, parce que je n'avais d'autres choix que de les suivre.

-Si tu ne changes pas Aïna tes petits copains en paieront le prix.

C'était comme ça que cela avait commencé, que j'avais pris la décision de me jeter dans son piège, peut-être était-ce pour protéger ma santé mentale déjà catastrophique que je me forçais à me convaincre que c'était moi qui l'avais souhaité.

Je me sentais moins vulnérable lorsque je me disais que c'était ce que j'avais voulu.

Je m'y étais faite, j'avais déjà largement changé malheureusement pour moi l'image de mes parents me hantait de plus en plus, comme si j'étais en train de reproduire leur schéma sans même ressentir d'amour.

Enfin, en grandissant j'avais fini par comprendre qu'ils n'étaient pas seulement amoureux ils étaient obsédés l'un par l'autre, le pire était sûrement que Rayan était obsédé par moi, mais pas dans le même sens. Il était obsédé par mon innocence, pourquoi ? Je n'en savais rien mais sans aucun doute il l'était.

Il voulait me changer, me faire devenir une copie de lui-même.

Plus les jours passaient pire c'était, plus je changeais plus son obsession s'empirait, je m'étais attendue à ce que cela se calme puisque je perdais mon innocence mais ce n'était visiblement pas le cas.

Parfois il m'arrivait de repenser à l'aile Nord, allais-je moi aussi finir là haut ? Avait-il déjà eu une obsession telle pour une fille, et était-elle morte à cause de cela ?

Il était capable de me tuer je n'allais pas me mentir pour me rassurer, peut-être même que c'était son but après m'avoir tué mentalement il allait me tuer physiquement.

Une supposition morbide s'infligea dans mon esprit ce qui me retourna l'estomac, Rayan pouvait aller jusque là sans aucun doute, je supposais même que si il n'y avait pas pensé et que je lui en parlais il changerait de plan.

Souhaitait-il me pousser assez loin pour que je me suicide ?

Tout chez lui était diabolique, ses troubles mentaux, son physique, sa force, son regard, sa technique, sa manière de se déplacer même son souffle l'était, je ne savais même pas comment le décrire mais tout chez lui était calculé, au millimètre près, chaque inspiration et chaque expiration paraissait volontaire, comme si il avait perdu le réflexe inné de respirer et le contrôlait à présent.

Le détecteur de mensonges...
Était-ce grâce à cela qu'il avait réussi à contrôler sa respiration ?

Je ne saurai vous décrire comment cela s'est passé ni même pourquoi cela s'est passé, en vérité mon cerveau avait totalement freezé, ne me répondant simplement plus, je m'étais paralysée le carnet que je lisais un instant plus tôt sur mes genoux.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant