11. Luxueux

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Aïna
Cellule, ???

La douleur était relative à chaque être humain, c'était un fait, pourtant personne ne restait insensible face à une scène de torture aussi résistant soit-il.

À part lui.

Rey, Luc, Thomas, Jace et plus particulièrement Malia n'avaient pas été insensibles à ma douleur, je m'y attendais, oui j'avais su à la seconde où j'avais pressé la détente de mon arme sur celle de la sœur de Rayan que j'allais en subir les conséquences.

Après tout c'était sa famille.

J'avais tellement pleuré, je n'avais cessé de le faire. Je me souvenais encore de la manière dont me regardait Rayan lorsqu'il parlait à deux hommes lourdement armés.

Si j'avais su.
Si j'avais su qu'il leur demandait de ramener une cage de fer.
Si j'avais su qu'il m'enfermerait dans cette cage.
Si j'avais su qu'il allait engendrer un feu juste en dessous.

Mon corps entier était recouvert de brûlures, car évidemment afin de rendre la torture plus épouvantable il m'avait contraint à ne porter que mes sous-vêtements, je savais bien à cet instant précis que ce fer devenu rouge allait hanter mes nuits.

Mais mes pieds, mon Dieu si vous saviez à quel point ils m'avaient fait mal.

Cela faisait déjà une bonne semaine que cet incident s'était produit, aujourd'hui encore mes cloques étaient douloureuses.

Sous mes paupières étaient tatoués les regards que j'avais subi, celui satisfait de Rayan, ceux emplis de désespoir de ses amis. Ce qui m'avait sûrement fait le plus mal c'était que la personne pour laquelle ils étaient le plus inquiets c'était pour lui, et non pour moi.

Mais pouvais-je leur en vouloir ?
Non.

Si Nathan était Rayan et qu'une parfaite inconnue souffrait par sa faute je supposais que j'aurai plus peur pour lui.

Enfin je ne savais pas, peut-être ?

Ce craquage, j'y étais confrontée à chaque instant, je savais que le temps passait considérablement rapidement car j'avais l'impression qu'il ne se passait qu'une heure entre mes repas.

Je restais là, toute la journée, assise contre le mur à regarder mes plaies lentement cicatriser, je ne parlais pratiquement plus, lorsque Rey tentait d'avoir une conversation je ne lui répondais que par des réponses fermées, il avait fini par comprendre que je ne voulais simplement communiquer avec personne.

Les seuls mots que je prononçais de mes journées étaient les mêmes, des remerciements envers Rey lorsqu'il me déposait mes repas.

Je ne pouvais exprimer ce que j'avais ressenti lorsque j'avais remarqué qu'il s'était coupé les cheveux, vous allez peut-être trouver cela stupide d'avoir autant été marquée par cela mais je m'étais véritablement rendue compte que le monde continuait de tourner alors que je restais fixe.

Il faisait froid, du moins encore plus qu'en général. Quand j'étais retournée dans ma cellule après avoir subi ma sentence le radiateur était éteint, je pouvais totalement le rallumer mais ne l'avais pas fais.

Je m'étais assise, et c'était tout.

Je relevais lentement les yeux en entendant des bruits de pas dans le couloir, ce n'était pas Rey, ce n'était pas non plus Rayan, mais bien un homme habillé d'une blouse, un stéthoscope autour du cou.

Il déverrouilla ma cellule et posa enfin son regard sur moi, ses iris m'exprimaient toute sa peine pour mon état, il fallait dire que ce médecin avait dédié sa vie à sauver les autres et il tombait sur une personne qui ne rêvait que d'être sauvée.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant