Love is fucking shit

15. Chargeur

Aïna
Villa, 10h31

Ma confrontation avec les garçons s'était passée il y a plus d'une semaine, Luc, Jace et Thomas avaient abandonné, comprenant que rien ne pouvait me faire changer d'avis même si cela avait fais mal à Thomas le plus sensible de tous, en revanche Rey n'avait pas lâché l'affaire.

Il m'arrivait de me demander si j'avais arrêté de lui parler seulement pour ce mensonge, mais oui au fond, tout au fond de moi je savais que ce n'était pas la seule raison pour laquelle je m'étais isolée.

Rey me rappelait l'innocence que je souhaitais fuir, plus d'une fois j'avais voulu lui parler mais je savais que c'était une très mauvaise idée, il fallait que je change si je souhaitais survivre dans leur monde et je n'y arriverai jamais avec Rey, il avait beau être pur je savais bien qu'il était capable de chose monstrueuse.

Je m'y étais faite je ne pourrai être les deux, il fallait que je sombre pour me perdre.

C'était peut-être bête, du moins vous devez le penser mais chaque soir je m'obligeais à repenser aux moments qui m'avaient le plus marqué, souhaitant en faire des cauchemars.

Quelques fois cela marchait, quelques fois je rêvais des carnets de Rayan, quelques fois je rêvais du moment où il avait tué un homme. Je ne m'étais pas attendue à ce que mon pire cauchemar soit de revoir les visages de mes meilleurs amis.

S'ils me voyaient que diraient-ils ?
Et si je finissais par sortir de là, arriverai-je à retrouver celle que j'étais en leur présence ?

Je prenais exemple sur Rayan car il était le pire, ou le meilleur en son domaine mais il était malade, c'était simple pour lui d'agir de cette manière car c'était comme ça que son cerveau était construit mais je ne pouvais me créer une maladie mentale, cela allait être dur, très très dur.

Assise dans le fauteuil que j'avais fini par monopoliser je n'arrivais plus à lire le carnet, j'avais relu la même page une dizaine de fois sans être capable d'intégrer les mots qui y étaient inscrits, mon esprit était focalisé sur mes actes.

Je souhaitais me confier à mes amis, plus que tout j'avais besoin de mon frère et de ma sœur.

Mais je n'avais toujours pas payé ma dette envers Rayan, et j'étais parfaitement consciente qu'il ne l'avait pas oublié ce qui me faisait suer rien que d'y penser, souhaitait-il seulement faire monter la pression ou réfléchissait-il toujours à la chose la plus infecte à me contraindre à faire ?

Je pris une grande inspiration, oui je souhaitais me perdre dans la noirceur de mon bourreau mais avant cela j'avais envie de revoir mes amis, j'avais besoin de leur dire au revoir une dernière fois.

Car après ça je serai morte pour eux, quoi qu'il arrive.

-Rayan, l'appelais-je, puisque je ne le dérangeais jamais lorsqu'il travaillait il s'arrêta sachant très bien que cela était important.

Il leva un sourcil en ma direction, attendant que je lui pose ma question, je sentais mon cœur battre de plus en plus vite, une boule se former au creux de mon ventre, ma gorge se resserrer douloureusement.

-Je- J'aimerai revoir mes amis une dernière fois avant de changer définitivement, leur avouer ce que je vais devenir pour qu'ils ne repensent plus à moi.

Je ne m'y attendais pas, oh non je m'attendais à tout sauf à cette réaction, un rictus étira ses lèvres ce qui me contraint à avaler lourdement ma salive, je le sentais j'allais le regretter.

-Donc tu veux les revoir pour leur avouer tout ce que tu fais et ce que tu vas finir par faire, me demandait-il d'une voix amusée. D'accord mais ta dette envers moi va augmenter et avant ça tu devras la payer.