28. Hématomes

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Aïna
Appartement, 04h21

Enfin je posais un premier pied dans un appartement, je n'avais rêvé que d'une chose que cette soirée en finisse malheureusement je n'étais plus capable de dormir, les hurlements d'horreur résonnaient encore dans mon esprit.

Je fixais les baies vitrées la boule au ventre, nous étions au trentième étage d'un immeuble je ne vous fais donc pas de dessin c'était terriblement haut, je n'avais pas le vertige en général mais je ne pouvais pas nier que je pour rien au monde je n'approcherai les fenêtres, on sait jamais.

Rayan déposa nos sacs dans l'entrée et alla s'installer dans le canapé après avoir pris deux verres de vin et une bouteille, sachant très bien que je n'étais pas prête de dormir je le suivis.

Il m'avait écouté.
Il n'avait pas tué cet homme.
Parce que je le lui avais demandé.

Une heure passa silencieusement, au fil du temps je m'étais rapprochée de Rayan, au point où mes jambes étaient à présent allongées sur les siennes et qu'il caressait ma cuisse en envoyant ce que je devinais être des messages.

Son contact ne me dérangeait plus, au contraire je l'appréciais, oui c'était stupide mais la moindre de son attention me noyait un peu plus, sans pouvoir m'en empêcher mon regard dériva sur son visage, je tentais par tous les moyens de lui trouver des défauts mais je n'en trouvais aucun.

À part ses troubles mentaux, mais pouvais-je vraiment lui en vouloir ? Après tout ce n'était pas de sa faute, ses problèmes étaient hors de son contrôle, et qui plus est il m'avait cédé, il n'avait pas tué cet homme.

Il l'avait fait pour moi.

Comme il avait tué pour moi.

-Tu sais Aïna, ça peut te paraître anecdotique en voyant mon métier mais je serai prêt à tuer pour toi, me dit-il en relevant la tête vers la mienne.

Il passa son bras autour de mon dos et me colla à lui, je laissais ma joue se poser sur son épaule et fis taire mon cerveau, je le savais bien cette phrase avait à jamais rendu muette ma conscience.

Cela peut paraître étrange mais mon cœur s'était gonflé comme il ne l'avait jamais fait auparavant, cet homme était un tueur comme il l'avait dit c'était anecdotique mais il était prêt à tuer pour moi et bordel c'était si bon de savoir qu'une personne était prête à me protéger quoiqu'il en coûte.

Que ce soit un traumatisme d'enfance, un putain de manque d'affection ou je ne sais quoi j'en avais rien à foutre.

-Je ne croyais pas ça possible, quand j'étais p'tit les médecins me l'avaient répété y'avait moins de cinq pour-cent de chances pour que j'apprécie vraiment quelqu'un, je m'étais dis que ça s'arrêterait à Malia et les gars mais faut croire que tu fais partie des cinq pour-cent.

Il n'avait rien de méchant non, pas du tout, il avait une mafia à gérer et on ne pouvait pas être patron d'une mafia tout en étant gentil, et qui plus est il avait des troubles mentaux.

Mais malgré tout ses problèmes il me protégeait, il était une épaule sur laquelle je pouvais pleurer, sur laquelle je pouvais m'appuyer.

Rayan Messina j'accepte de me noyer.
J'arrête de me battre pour garder la tête hors de l'eau.

-Pourquoi tu dis ça, lui demandais-je laissant mes iris se plonger dans les siennes.

-Parce que je viens de m'en rendre compte, enfin j'viens de prendre conscience que ça dure depuis un bon moment.

-Comment tu t'en es rendu compte Rayan, lui demandais-je suspendue à ses lèvres.

Il ne me répondit pas de suite, il fit durer le moment en pressant ses lèvres sur mon front, la période où je me retenais de sourire était révolue je lui laissais voir l'impact qu'il avait sur moi.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant