30. Chanson

28 3 0
                                    


« Oh Rayan, mon Dieu Rayan si tu savais à quel point il fait chaud dans tes bras, ta chaleur est si plaisante, si réconfortante.

Oh Rayan si tu savais à quel point il fait froid loin de toi, un froid hivernal, un froid glacial, mais lorsqu'à nouveau tu me serres contre toi je retrouve cette chaleur qui réchauffe mon corps, mon cœur.

Oh Rayan pourquoi le monde devient de plus en plus froid sans toi ?

Oh Rayan... pourquoi tu perds ta chaleur ?

Oh Rayan pourquoi ne m'offres tu plus ta chaleur ?

Oh Rayan pourquoi fait-il si froid dans tes abysses ? »




Aïna
Rue, 13h24

Je ne pourrai pas vraiment vous dire comment je me sentais, tout était tellement confus, comme si les non-dits étaient des nuages et que nous les ignorions en sachant très bien que le déluge s'apprêtait à nous tomber dessus.

Nous n'en parlions pas, comme si chacun préférait oublier ce qu'il s'était passé ce matin même, je souriais et lui aussi, il me serrait dans ses bras, il me tenait contre lui, tout paraissait parfait.

En apparence.
Parce que sous la robe à col haut qu'il m'avait acheté j'avais mal.

Je parlais le moins possible, chaque mot était un coup de poignard directement planté à l'intérieur de ma gorge, je me contentais de sourire en faisant comme si de rien n'était.

C'était vraiment apaisant cette chaleur, nous n'avions qu'à ne pas regarder le ciel.

Je m'arrêtais de marcher en voyant un homme chanter, un chapeau devant lui, une guitare à la main, quelques passants jetaient des pièces dans son chapeau je n'en avais peut-être pas mais dans mes yeux il devait lire que j'aurai aimé en avoir car il me souriait sincèrement.

Rayan ne lança qu'un seul regard au chanteur avant de reporter son attention sur moi, je me mis à frapper dans mes mains au même rythme que les quelques spectateurs qui le regardaient, il termina sa chanson et nous nous remîmes à marcher sans vraiment savoir où aller.

Je chantonnais l'air de la chanson de l'homme qu'il fallait l'avouer était très entêtante, je sentais le regard de Rayan sur moi.

-T'aimes bien la musique, me demandait-il en haussant un sourcil.

-Je postais même quelques-unes de mes chansons sur YouTube quand j'étais adolescente, lui dis-je en riant.

Il ricana légèrement alors que je précisais que j'avais plus d'une centaine d'abonnés sur le téléphone qui s'était malheureusement cassé des années plus tôt, il nous fit entrer dans un magasin fourre-tout ce qui me fit froncer les sourcils, nous n'avions rien acheté jusque là nous nous étions contenter de nous balader.

-Qu'est-ce que tu fais, lui demandais-je alors qu'il analysait chaque rayons à la recherche de quelque chose que je devinais être précis.

Il s'arrêta devant des dizaines de carnets exposés, je me demandais encore plus ce qu'il faisait car tous ses carnets étaient les mêmes, du vrai cuir, et nous étions en face de plastique et bon ça ne lui ressemblait pas.

-Je ne te vois pas écrire des horreurs dans des carnets rose bonbon, avouais-je en riant.

J'étais vraiment en train de rire alors qu'il tuait des gens ?

Moi ?
Aïna ?

Arrête de penser à ça Aïna, si il tue des gens ce n'est pas sa faute, il est juste malade. Et quel est le métier que tu voulais faire ? Infirmière, une infirmière se doit d'aider les malades.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant