21. Retransmission

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« Je me souviens de ma fuite, je me souviens du touché de cet homme masqué, je me souviens du massacre, je me souviens du sang, je me souviens des hurlements, je me souviens de la peur.

Aujourd'hui je ne sais toujours pas comment ni pourquoi tout cela s'est passé, je pleurais, la porte s'est ouverte sur un homme dont je ne pouvais voir le visage, mes oreilles ont bourdonné car une fusillade a éclaté, sans même un mot il s'est approché de moi, il a prit ma main et m'a aidé à me relever.

Et comme ça on a marché dans les couloirs, on aurait pu se prendre des centaines de balles perdues mais il ne paraissait pas le moins du monde effrayé, il m'a conduit jusqu'un hélicoptère et m'a fait monter.

Et je m'étais retrouvée devant les portes de mon immeuble, incapable de saisir ce qu'il m'arrivait.

Je me souviens d'une de mes voisines, ses yeux s'étaient écarquillés lorsqu'elle était tombée sur moi, elle avait pris mes joues dans ses mains analysant mon visage comme si elle croyait voir un fantôme, puis elle m'avait parlé.

Je lui avais répondu, la voix tremblante mais elle n'avait pas été capable de me comprendre car la seule langue que j'avais été capable de parler était le russe. »

Aïna
???, ???

Allongée sur le sol sale de ma cellule, mes bras entourant mon thorax j'avais l'impression de toujours entendre la respiration erratique de l'homme que je m'étais efforcée d'oublier, comme si mes tympans s'étaient imprégnés de ce son et me le rappelaient pour me préparer à la suite.

Mickler était revenu comme la plus grosse gifle qu'on ait pu m'infliger, j'avais contrôlé l'expression de mon visage afin qu'il ne puisse y lire la terreur, son comportement l'avait rendu aveugle de ma peur ce qui ne m'arrangeait qu'à moitié.

J'étais dans un cauchemar ce n'était pas possible autrement, Mickler, l'homme qui m'avait forcé à l'appeler papa puisqu'il avait été tant amoureux de ma mère qu'il s'obstinaient à croire qu'il aurait dû être celui qui a enfanté ma génitrice voulait que je sois son épouse.

Plutôt mourir.

Je sentais mon cœur battre à l'intérieur de mon arcade abîmée, j'avais mal mais pas autant qu'aux côtes, les hommes de Mickler s'étaient déjà amusés et m'infliger quelques coups mais il m'avait définitivement achevée.

Non Aïna cet homme ne t'a pas achevé, car personne ne pouvait t'achever à présent, la preuve est là tu n'as pas pleuré non tu n'as pas pleuré parce que Rayan t'a rendue plus forte que tu ne l'as jamais été, peut-être es-tu faibles physiquement mais tu es loin de l'être mentalement.

Rayan m'avait contrainte à changer et finalement je le remerciais car il était celui qui me permettait de garder la tête haute, oui dès que je fermais les yeux je retrouvais ceux de l'homme que j'avais criblé de balles mais cela me rappelait que j'avais tué un pédophile, il le méritait, sa fille avait été vengée.

Alors je serrais les dents en plaquant mes paumes sur le sol, j'avais mal mon Dieu j'avais terriblement mal mais je forçais sur mes bras et finissais par réussir à me relever, je ne devais pas rester dans cette positions qui admettait ma faiblesse, je n'étais pas leur soumise, je ne me plierai pas, je ne m'agenouillerai pas devant eux.

Je me dirigeais vers une espèce de vieille commode en lambeaux, les écrits de Rayan m'avaient prouvée que tout pouvait devenir une arme si on comprenait comment s'en servait, chacun de mes pas était plus chancelant que l'autre mais je gardais la tête haute.

Tu as le droit d'avoir mal Aïna mais tu n'as pas le droit de te laisser marcher dessus, tu mourras peut-être demain mais tu mourras digne.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant