26. Casino

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« Le Diable n'est à l'aise qu'en enfer. »


Aïna
Miami, 19h21

Je posais mes mains juste au dessus de mes yeux, je venais à peine de sortir de l'avion et étais éblouie par la lumière du soleil de Miami. Mon corps ressentait la présence de Rayan derrière mon dos mais je ne bougeais toujours pas, postée sur les escaliers métalliques qui servaient à descendre de l'avion gigantesque.

Je pouvais voir d'ici tous les immeubles luxueux qui ornaient Miami, l'odeur de sel venant de la mer et les mouettes ne faisaient que me confirmer que je n'étais pas à ma place, je n'avais même pas de lit dans mon appartement, qu'est-ce que je foutais ici ?

Je pris une grande inspiration et descendus les multiples marches qui me donnaient la nausée, je me mordais les lèvres en posant un premier pied sur le bitume de cette piste d'atterrissage, je venais vraiment de sortir d'un jet privé, putain qu'est-ce que c'était ridicule.

-Qu'est-ce qu'on va faire, demandais-je à Rayan sans être certaine de vouloir de réponse.

Son bras se posa sur mes épaules, un léger rictus étirait ses lèvres ce qui ne m'inquiéta que plus, il paraissait à son aise et cela c'était vraiment très mauvais, le diable n'est à l'aise qu'en enfer.

-Tu aimes les jeux Aïna ?




Une robe trop serrée, une pièce trop enfumée, une ambiance trop stressée, des lèvres trop pincées, des sourires trop forcés, des armes trop cachées, des verres trop donnés, des masque trop portés.

Tout était trop dans ce casino.

Comme on disait entrer dans un casino était comme entrer chez Lucifer.

Des femmes en robes courtes se déplaçaient d'hommes en hommes, s'asseyant sur leurs genoux lorsqu'ils gagnaient, se levant lorsqu'ils perdaient. Cela n'avait qu'un but commercial, les hommes ici voulaient impressionner les serveuses en dépensant de plus en plus, jusqu'à finir par tout perdre.

Et bordel ça marchait.

Mes oreilles bourdonnaient à cause du bruit des machines, de la musique, des cris des gagnants mais aussi ceux désespérés des perdants, certains pleuraient de joie d'autres de tristesse.

Je n'étais jamais entrée dans un casino avant aujourd'hui et cela était devenu en seulement quelques secondes l'endroit ouvert au public que je haïssais le plus, je dis bien ouvert au public parce que rien ne pouvait rivaliser avec la cave de Rayan.

Je n'arrivais même pas à m'imaginer la charge mentale que devaient subir ces pauvres serveuses, certains porcs- enfin clients s'amusaient à leur claquer les fesses lorsqu'elles s'éloignaient, elles leur souriaient, peu le remarquaient puisqu'en grande partie les gens étaient alcoolisés mais dès qu'elles détournaient le regard leurs lèvres formaient une grimace de dégoût.

C'était officiel je n'étais pas faite pour être riche, en me connaissant j'aurais été capable d'offrir tout mon argent à ces pauvres femmes pour les sortir de là malheureusement la bienveillance n'était pas bénéfique dans ce monde, j'aurais fini endetté en quelques heures.

Rayan enroula son bras autour de mes hanches, je me mis une claque mentale pour aimer tant ce contact, c'était de pire en pire je perdais la force de garder la tête hors de l'eau, et lui me tirait dans ses profondeurs.

J'allais me noyer.
Je me noyais.

Bordel pourquoi coulais-je aussi facilement ? Il n'avait rien à m'offrir, je n'étais même pas heureuse avec lui alors pourquoi me noyais-je ?

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant