2. Silhouette

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Aïna
Appartement, 00h01

Couchée sur mon canapé j'étais incapable de trouver le sommeil, les cauchemars que je faisais chaque nuit avaient toujours été violents oui, les terreurs nocturnes et paralysies du sommeil j'en avais fais bien plus d'une, mais depuis le décès de mon père adoptif c'était bien pire.

Je me souvenais parfaitement du visage de mes parents car leurs corps morts étaient bloqués dans mes cauchemars mais à présent à la place de mon père biologique je voyais celui de mon père adoptif, le visage de ma mère biologique était quant à lui flou.

Et puis il y avait les messages.

Cinq jours étaient passés depuis le premier message, dire que cela s'était empiré c'était bien plus que minimiser la chose, j'avais reçu de ce que je supposais être le seconde numéro de téléphone de Malia des tonnes d'informations me concernant.

Si ce n'était que ça...

Le dernier message, que j'avais reçu une heure plus tôt était deux photos, la première le corps de mon père adoptif, la deuxième les corps de mes parents biologiques.

Ce fut à ce moment précis que j'avais décidé de ne plus ignorer, j'allais aller voir la police, la jalousie de Malia était bien trop toxique et je ne pouvais le supporter, mais je me suis bien vite ravisée.

Numéro inconnu

>Si tu parles de ça à n'importe
qui je le saurai Aïna, alors si tu
tiens à Ilona et Natan je te conseille
de la fermer.

Malia savait très bien que pour rien au monde je n'aurais mis mes meilleurs amis en danger, surtout que toute cette histoire venait uniquement de moi, si j'avais refusé le câlin de Nathan jamais il ne se serait retrouvé dans cette situation catastrophique.

Alors j'allais l'écouter, j'allais me taire. Malheureusement mes meilleurs amis me connaissaient mieux que personne, Ilona était celle qui m'avait aidé à m'intégrer dans notre classe lors de mon adoption et Nathan lui était le fils de la directrice de l'orphelinat, en bref ils avaient compris que quelque chose n'allait pas.

Je m'isolais de plus en plus, je refusais nos sorties à trois, mes cernes étaient violettes et creusées, je cachais mon téléphone, je devenais paranoïaque, je ne vivais plus que dans mes cours.

Je faisais passer ça par la mort de mon père adoptif et malgré le fait qu'ils soient sceptiques ils avaient fini par y croire, je haïssais plus que tout leur mentir mais avais-je d'autres choix ?

En permanence j'avais l'impression qu'on m'observait, pire qu'on me suivait et évidemment je faisais à nouveau des crises de somnambulisme du moins je le supposais parce que des objets bougeaient dans mon appartement la nuit.

J'avais quand même acheté un paquet de cigarettes et le lendemain il était vide, sans que je n'ai aucun souvenir de l'avoir fumé, pourtant mon cendrier était rempli de mes mégots.

Je me redressais et me penchais pour attraper mon verre d'eau posé sur le sol, je le bu entièrement en me massant les tempes, mon mal de crâne dû à mon manque de sommeil me rendait dingue.

Le corps faible je me dirigeais dans ma salle de bain et entrais dans la douche, l'eau glacée me donna des frissons, il fallait dire qu'ici il était rare d'avoir de l'eau chaude elle était au maximum tiède.

Je me frottais le visage avant de me savonner, je me remerciais d'avoir dépensé mon budget dans un gel douche et non dans de la viande, même si je me contentais d'un savon d'homme car sincèrement les « visage, cheveux, corps en un » me sauvaient la vie.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant