Love is fucking shit

35. Appartenance

« Je partirai, je vous retrouverai je vous le jure. »

Aïna
Villa, 21h03

-Je partirai, je vous retrouverai je vous le jure

Voilà ce que j'avais assuré à mes amis en sortant de cette chambre d'hôtel, après avoir fait... tout ça, mes joues s'étaient à nouveau trempées de larmes en voyant leur regard, ils avaient sûrement dû comprendre ce qu'il s'était passé et avaient eu l'ultime confirmation que j'étais noyée.

Rayan avait son bras posé sur mes épaules à cet instant, il avait entendu ce que j'avais dit mais pourtant n'avait pas contesté, bien trop persuadé que j'en étais incapable, pourtant malgré tout j'avais à nouveau retrouvé l'envie de me battre.

Je voulais sortir de ce cercle infernal, je voulais nager à nouveau pour retourner à la surface, rejoindre la berge qui m'attendait sagement, là où était postée ma famille.

Depuis cet instant il avait ce petit rictus condescendant, il avait atteint son but, il avait eu ma virginité que j'avais préserve des années durant, je ne pouvais pas m'en plaindre il avait attendu que je sois assez à l'aise avec la pénétration pour y aller plus fort, malgré la douleur atroce que j'avais pu ressentir lorsqu'il était entré pour la première fois en moi.

-Tu veux t'arrêter Aïna, me demandait-il de son souffle court.

-Non, laisse moi juste quelques secondes.

J'étais rentrée à la maison sans même objecter, je l'avais suivi en sentant que mon cerveau était en contradiction avec mes actes, les garçons avaient finalement eu ce qu'ils voulaient j'avais pris conscience que je devais m'en aller, pourtant je n'y parvenais pas.

Peut-être allais-je une nouvelle fois abandonner ?
Peut-être allais-je parvenir à sortir de ses griffes ?

Seul l'avenir nous le dira.

Cela paraissait être comme avant, comme si rien n'avait changé, je le laissais me toucher, je cherchais tout autant son contact mais mon mental avait radicalement changé, j'étais en combat constant pour m'enfuir de cet endroit, même si mes jambes ne suivaient pas ma volonté.

-Je t'aime bordel, et tu le sais bien, dis-je d'une voix faible, coupée par mes gémissements.

-C'était mon but, avouait-il.

Cet amour, celui que j'éprouvais à son égard, il était irrationnel, impossible à saisir, à comprendre, il était physique quoi qu'il arrive personne ne pourrait me résonner j'étais la seule à pouvoir m'aider, ce soutien il glissait sur moi malgré tous mes efforts pour l'attraper, il ne me restait que moi et moi seule pour me battre.

Il était à sens unique, Rayan possédait une obsession envers moi, elle pourrait terrifier n'importe qui tant elle était intense pourtant lui ne possédait pas d'amour, pas comme moi, il était simplement obsédé par moi tout comme j'étais amoureuse de lui.

Vous allez peut-être trouvez ça étrange de ma part de ne pas être dérangée par cela, la partie de moi qui l'aimait inconditionnellement était ravie par cela car techniquement il tenait tout autant à moi, voir plus, tandis que celle qui me hurlait de le fuir le plus loin possible me disait que cela allait être plus simple pour moi psychologiquement de partir s'il ne m'aimait pas.

Ça m'allait, dans tous les cas.

C'est dans ma salle de bain que je regardais mes blessures, seule cette fois-ci sans le soutien si précieux de mes meilleurs amis, je gardais mon regard dans mon reflet alors que je retirais mes vêtements, l'un après l'autre, jusqu'à ce que je me retrouve nue devant moi.