13. Faible

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Aïna
Villa, 08h01

Je m'étais réveillée à cinq heure du matin après un atroce cauchemar, le souvenir de celui-ci me donnait tant la nausée que cela en devenait insoutenable. J'avais à présent peur de me rendormir, peur de revivre ce cauchemar peur de revoir... le sang.

Stupide esprit, Rayan m'avait déjà assez traumatisée pour que je m'invente des scénarios improbables.

Je me redressais dans "mon" lit lorsqu'on toqua à la porte de la chambre, je ne répondis pas après cela c'était officiel je ne voulais voir personne, pourtant on n'écoutait pas mon refus silencieux.

Harmonie entra, ses cheveux blancs regroupés en un parfait chignon plaqué et un plateau d'argent dans les mains, exactement le même déjeuner s'y trouvait.

Son sourire m'intrigua, il était comme compatissant ? Pourtant la dernière fois que je l'avais vu elle n'avait pas eu ce genre d'expression à mon égard.

-Merci. Dis-je avant qu'elle disparaisse dans un dernier signe de tête.

Mon estomac souffrait le martyr, depuis que je m'étais réveillée ici je ne m'étais pas une seule fois alimentée, alors je pris la décision de cette fois manger.

Les images de mon cauchemar me revinrent en tête, c'était plus fort que moi, je pressais ma main sur ma bouche et courais jusqu'aux toilettes où je rejetais tout ce que j'avais pu ingurgiter.

Mes deux coudes sur la cuvette je tentais de contrôler ma respiration chaotique, mais cette fois-ci je ne pleurais pas, la peur possédait chaque parcelle de ma peau et je me convainquais moi-même que je devais encore plus faire attention à tout ce qui m'entourait.

Garde ton calme Aïna.
Ce n'était qu'un cauchemar comme tu en as fais des milliers.

C'est alors que j'entendis des pas derrière moi, je me redressais brusquement et tirais la chasse d'eau, m'asseyant sur la cuvette. Rey ayant tout vu ne fit pas de commentaire mais m'adressa le même sourire qu'Harmonie.

-Tu viens avec moi, il faut qu'on parle ma jolie.

-Regarde moi Aïna ne détourne surtout pas le regard.

Je fronçais les sourcils, déconcertée, il avait déjà un comportement étrange et à présent il fallait qu'il me parle, je restais fixe à tenter de lire ses pensées à travers ses iris mais n'y vis rien.

Il me tendit sa main, je la saisis après quelques secondes de réflexion. Il m'entraîna dans la chambre et se dirigea vers la porte principale, brusquement je m'arrêtais.

-Ne t'en fais pas Aïna, cette fois-ci il ne t'arrivera rien je te le jure.

Cette fois-ci ?

Je ne relevais pas, à la place je pris une grande inspiration et le laissais m'entraîner à l'extérieur de la pièce que je n'avais pas quitté une seule fois, je cru sincèrement que ma mâchoire allait se décrocher.

Un hall gigantesque, vous ne pourriez même pas imaginer à quel point, je remarquais que ma porte possédait de petits détails en or, d'immenses peintures directement sur le plafond, un lustre de cristal, le plus impressionnant restait l'escalier qui se divisait en deux parties.

Ne vous inquiétez pas il y avait toujours des moulures, on ne peut plus s'en passer.

Combien tout ça avait dû coûter ? Sérieusement donnez moi l'intérêt d'un escalier divisé en deux parties, un seul ne suffisait pas non ?

Je ne comprendrai jamais les riches, c'est officiel.

Rey fronça les sourcils en remarquant ma réaction, était-il sérieux ? C'était lui qui était bizarre de ne pas réagir même s'il avait dû voir cet endroit des centaine de fois.

Love is fucking shitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant