•Chapitre XVIII•

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- CRÈVE, SALE MANGEMORT !

Le choc de la gifle résonna dans la Grande Salle, et un bruit parasite se propagea dans les oreilles du blond. Le silence assourdissant de la Grande Salle régnait en maître, oppressant et palpable, comme un voile de plomb pesant sur les épaules de Drago. Chaque murmure retenu semblait se répercuter en écho dans le vide, accentuant la tension qui émanait des murs séculaires. Il avait la tête qui tournait, un vertige insidieux l'envahissait, et il se demandait si ce malaise venait réellement du silence ou de la violente frappe qu'il avait reçue à l'arrière du crâne.

Drago se trouvait courbé, presque prostré, son front frôlant la surface froide de la table. Ses mèches pâles, désordonnées par l'impact, se balançaient doucement, manquant de peu de tremper dans la soupe tiède qui restait au fond de son bol. L'image était presque surréaliste, contrastant avec la noblesse habituelle de son port et la vivacité de ses yeux. En cet instant suspendu, Drago semblait étranger à lui-même, absorbé par la douleur lancinante et le brouhaha assourdissant de ses pensées, alors que tout autour de lui demeurait figé dans une immobilité glaciale.

Réalisant soudain dans quelle position de faiblesse il se trouvait, Drago Malfoy se redressa brusquement, bien trop rapidement pour que ce soit naturel, ses yeux lançant des éclairs noirs de colère. Une douleur aiguë lui transperçait le crâne, semblable à des aiguilles plantées avec une précision cruelle. Il serra les dents, détestant cette sensation qui le rendait vulnérable, le privant de sa contenance habituelle. Ses poings se crispèrent sur le bord de la table, les jointures blanchissant sous la pression, tandis qu'il s'efforçait de reprendre le contrôle de lui-même, de retrouver l'assurance froide et méprisante qui faisait sa réputation. Blaise, Théodore et Pansy s'étaient levés d'un bond, prêts à intervenir.

Drago se retourna lentement, son regard acier fixé sur la Poufsouffle. Il essuya calmement l'arrière de sa tête.
L'aristocrate n'avait même pas les mots. Une telle fureur bouillonnait en lui qu'il sentait que, s'il émettait le moindre son, il exploserait. La rage s'accumulait dans sa poitrine, un torrent de feu incontrôlable, brûlant ses entrailles et l'aveuglant de colère.

Alors, il se tut. Il se redressa avec une lenteur calculée, les yeux grands ouverts, le regard noir et froid. Une lueur ombrageuse dansait au fond de ses pupilles, et ses lèvres se pincèrent en une ligne dure, presque cruelle. Chaque muscle de son visage était tendu, trahissant à peine la violence de l'émotion qui le traversait. Il se retourna, se dressant de toute sa hauteur, dominant la fille de sa présence, et la fixa avec une intensité glaciale, comme si elle n'était qu'un vulgaire parasite, indigne de la moindre considération.

Elle, de l'autre côté, ne cachait pas ses émotions. Son regard était enragé, ses yeux brillants de larmes qui menaçaient de dévaler ses joues rebondies et tachetées. Sa bouche tremblait, incapable de contenir les sanglots et les cris qui se disputaient pour s'échapper. Son teint prenait une teinte carmin, aussi vive que celle du blason des Gryffondors, en contraste frappant avec son uniforme de Poufsouffle.

- À CAUSE DE TOI, MA SŒUR EST MORTE, BORDEL ! cria-t-elle, la voix brisée par la douleur et la colère. Ses mots résonnaient dans la Grande Salle, un écho de sa détresse qui frappait comme un coup de tonnerre. Chaque syllabe était une accusation, une lame acérée qui se plantait dans la peau du sorcier en face d'elle.

Drago resta immobile, figé dans une posture de défi silencieux. Il absorbait la fureur de ses paroles, la violence de son cri, avec une froideur qui semblait irréelle. Ses yeux ne quittaient pas les siens, soutenant son regard avec une intensité presque inhumaine, comme s'il cherchait à graver cette scène dans sa mémoire, à en extraire chaque nuance de douleur et de haine. Le silence retomba, lourd et sourd.

Un Retour InattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant