Un Retour Inattendu

•Chapitre IV•

Au centre de la place animée, baignée par les rayons du soleil éclatant, émergeait une fontaine aux eaux cristallines. Celle-ci offrait un spectacle paisible, ses eaux claires s'élevant avec légèreté dans le ciel azuré, retombant en douces cascades dans le bassin de marbre. Les sculptures décoratives tout autour semblaient figées dans des postures élégantes, ajoutant une touche de grâce à cet élément central de la place. Les jets d'eau, bien que moins imposants que ceux d'autres fontaines, créaient néanmoins un doux murmure apaisant qui se mêlait harmonieusement aux voix des personnes discutant à proximité.

Trois jeunes étaient installés sur le rebord du bassin, semblant profiter pleinement de la journée ensoleillée. Au sein de ce trio, deux d'entre eux étaient particulièrement actifs dans la discussion, leurs voix s'élevant et se mêlant dans l'air vibrant du village. Leurs gestes étaient animés, ponctuant chaque point avec enthousiasme, leurs visages illuminés par des sourires contagieux. Entre anecdotes, blagues et échanges animés, ils semblaient captivés par leur propre conversation, tandis que le troisième membre du groupe les observait avec une oreille faussement attentive, son regard empreint d'un mélange de désintérêt de et de malice. Sa présence, bien que silencieuse, semblait néanmoins apporter une touche d'énergie à l'ensemble du groupe, leurs voix résonnant dans l'espace accompagnées par le doux clapotis de l'eau derrière eux, créant une ambiance joyeuse et vivante qui attirait les regards curieux des passants déambulant sur la place.

— C'est si dommage que Kim n'ait pas pu venir ! se plaignait la petite brune à la droite de Drago. Elle avait quelques taches de rousseur, rajoutant un charme à ses joues toutes gonflées.

— On aurait pu lui faire découvrir la toute nouvelle boisson de chez Michelle Calviaire ! rajouta la copie conforme de la première, assise à la gauche du blond.

— On pourrait peut-être en apporter une à la rentrée ? Qu'est-ce que tu en penses, Drago ?

— Hum ?

Les deux brunes laissèrent échapper un soupir, leurs regards exprimant un détachement presque amusé. Irène et Rose, sœurs jumelles, se distinguaient aisément malgré leur ressemblance frappante. Leurs longs cheveux lisses descendaient en cascade jusqu'au creux de leurs reins, une caractéristique partagée qui contrastait avec leurs traits distinctifs. Rose, au visage constellé de taches de rousseur, arborait une malicieuse effervescence, tandis qu'Irène, seulement parée de quelques discrets grains de beauté, dégageait une aura de calme et de réserve, jusqu'au moment où elle se retrouvait seule avec sa sœur ou ses amis.

Les deux jeunes filles arboraient un teint hâlé, accentuant d'une manière particulière l'éclat de leurs yeux d'un bleu électrique hérité de leur père.

— Écoutez-nous un peu ! s'exclama Rose, les bras croisés contre sa poitrine.

— Ouais, arrête de rêvasser. Irène lui donna une tape à l'arrière de la tête. Tu vas te prendre une merde d'oiseau sur la tête un jour, tu auras l'air bien là.

— Je vous écoute, s'offusqua le blond en levant les yeux au ciel. Et oui, je suis tout à fait d'accord avec toi, Irène, ajouta-t-il, confiant.

— Très bien, Rose arborait un sourire qui devait très probablement atteindre ses oreilles, tu payes !

— Quoi ?

Les deux sœurs se laissèrent aller à de joyeux éclats de rire devant l'air soudainement perdu de leur compagnon. Drago, quant à lui, s'était renfrogné sous l'effet de leurs rires hilares.

— C'est ça, riez, marmonna-t-il. Mais je ne paie rien du tout.

— Roh, commence pas à faire ton avare, lui intima Irène, sa voix irrégulière amusa Rose qui repartait déjà dans un nouveau fou rire.

— Ton idée, ton argent, affirma Drago. Il se retourna vers Rose et eut un rictus malicieux. Ça serait dommage que tu tombes dans cette eau.

Rose se remit en avant afin d'éviter la catastrophe et fixa son ami avec des yeux de chien battu.

— Mais on n'a plus un sou avec Irène !

Drago faillit rire. Il passa sa main à travers ses cheveux en roulant des yeux.

— C'est ça, et moi je n'ai plus de cheveux.

— Ne me donne pas d'idées... dit Irène, un demi-sourire s'esquissant sur la commissure de ses lèvres.

Drago feignit l'indignation et se releva avec une grâce presque excessive, comme s'il cherchait à donner une impression de crédibilité à sa réaction.

— On marche ?

Les deux sœurs acquiescèrent, et ensemble, ils entreprirent une promenade à travers le vaste village qu'ils appelaient chez eux.

— J'ai quand même une question, Drago... s'enquit Irène.

— Oui ?

— Comment c'est l'Angleterre ? Ou l'Écosse ?

Drago fut pris au dépourvu par cette question. Personne ne lui avait jamais interrogé sur son pays natal. Il avait souvent été confronté à des stéréotypes sur les Anglais, mais jamais à l'occasion de partager son propre vécu là-bas. Peut-être était-ce dû à une certaine gêne, les sorciers français étant bien conscients de la situation tendue en Angleterre. Quoi qu'il en soit, Drago se sentit reconnaissant de ne pas avoir dû aborder ce sujet délicat jusqu'à maintenant. Il haussa les épaules, ne sachant pas réellement quoi dire.

— Froid.

— Ah.

Les trois éclatèrent de rire avant de reprendre tant bien que mal leur sérieux. Irène gloussa.

— Mais c'est comment Poudlard ? Son regard brillant témoignait de l'enthousiasme vibrant qui l'animait à l'idée de découvrir cette fameuse école de magie en Angleterre, réputée à travers le monde sorcier. Après tout, la plupart des plus grands mages avaient foulé ses couloirs à un moment ou à un autre.

— Bien je suppose. Enfin, avec ce qu'il s'est passé il n'y a pas si longtemps, Poudlard s'est retrouvé en ruine. Drago se sentit soudain mal à l'aise. De toute manière, ce n'est pas mon problème.

Rose, qui sautillait un peu plus loin devant, s'arrêta net pour faire face à son ami. Il y avait une lueur étrange dans son regard.

— Tu m'étonnes ! T'as vu tout ce qu'il a fait ? Mon père me disait constamment que si ce mage noir se remenait en France après avoir conquis l'Angleterre, on partirait direct au Canada.

— Heureusement que ça n'a pas été le cas ! Compléta Irène, le ton soulagé.

Drago sentit un frisson glacé traverser son échine. Imaginer le Seigneur des Ténèbres vaincre lui donnait des frissons désagréables, lui procurant un malaise indescriptible. Se perdant dans ses pensées, il se demanda ce qui se serait passé si le mage noir avait gagné cette guerre de Poudlard. Drago aurait sans doute été à l'abri, son père demeurant l'un des plus fidèles serviteurs du vil serpent. Mais il aurait dû prendre la marque. Le jeune homme contempla longuement son avant-bras gauche. Il se souvint rêver de ce tatouage hideux encré dans sa peau laiteuse lorsqu'il était plus jeune, idéalisant son père comme la figure personnifiant la perfection. Un soupir de dégoût s'échappa de ses lèvres.

— Ne parlons plus de l'Angleterre, ça ne sert à rien de toute manière.

•••

J'espère que ce chapitre vous a plus !
Kissss ❤️
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