Un Retour Inattendu

•Chapitre XXXVII•

Alors qu'il marchait d'un pas soutenu dans les couloirs déserts de Poudlard, enveloppé dans l'obscurité nocturne et sa fidèle cape d'invisibilité, Harry ne pouvait s'empêcher de réfléchir à la présence de plus en plus envahissante de Drago Malefoy dans sa vie. Les dalles de pierre froide sous ses pieds et le murmure lointain du vent à travers les fenêtres crénelées ne suffisaient pas à dissiper les pensées qui tourbillonnaient dans son esprit.

Il faut dire que Malefoy avait toujours été présent depuis leurs premières années à Poudlard. Dès leur première rencontre, une rivalité féroce s'était établie entre eux, nourrie par des affrontements répétés et des insultes cinglantes. Les quatre premières années avaient été marquées par des duels de regards, des provocations constantes et des confrontations qui semblaient inévitables. Malefoy, avec ses cheveux blonds impeccablement coiffés, son attitude aristocratique et son mépris affiché pour tous le monde et surtout les Gryffondors, avait toujours été une épine dans le pied de Harry.

Cependant, après ces quatre années tumultueuses où Voldemort était de retour, il y avait eu une période de relative accalmie. Drago avait disparu de Poudlard pendant un temps, et bien que Harry ne s'en soit pas plaint, cette absence avait laissé une étrange impression de vide. Comme si, en dépit de leur animosité, la présence de Drago était devenue une sorte de constante, un élément familier du paysage de Poudlard que Harry considérait comme sa maison.

Mais depuis le retour de Malefoy à Poudlard, les choses semblaient différentes. Le blond semblait être partout. Il n'y avait pas un jour sans que Harry ne croise une chose liée à Malefoy ou ne rencontre le serpentard lui-même.

Pourtant Malefoy n'avait pas foncièrement changé. Harry voyait encore le blond comme un gamin pourri gâté qui n'a jamais manqué de rien. Un vrai fils à papa qui se la raconte et intimide les autres de son regard méprisant. Les regards froids et calculés que Malefoy lui lançait dans les couloirs, les murmures échangés entre lui et ses amis lorsque Harry passait, les duels de mots acerbes et les tensions qui crépitaient dans l'air lorsqu'ils se trouvaient dans la même pièce faisaient écho dans sa tête. Mais il se rappelait aussi de cette soirée, il y a à peine quelques jours, où il avait rejoint de son plein gré son supposé ennemi de toujours pour marcher avec lui jusqu'aux portes de Poudlard, leurs courtes paroles murmurées laissant un goût étrange sur la langue de Harry.

Alors qu'il gravissait lentement les marches menant à la tour de Gryffondor, le brun ne pouvait s'empêcher de se demander ce que l'avenir lui réservait.

Arrivé devant le portrait de la Grosse Dame, Harry murmura le mot de passe et se glissa à l'intérieur de la salle commune. L'atmosphère chaleureuse et familière de la pièce, avec ses fauteuils moelleux et ses tapisseries riches en couleurs, contrastait fortement avec les réflexions qui l'avaient accompagné tout au long du chemin depuis les cuisines. Alors qu'il se dirigeait vers son dortoir, une seule pensée persistait dans son esprit : quel rôle Malefoy joue-t-il ? Harry savait que le blond ne se laisserait pas approcher aussi facilement sans avoir quelque chose derrière la tête, et le gryffondor savait qu'il devait rester vigilant, prêt à confronter le serpentard si quoique ce soit se produit.

•••

Drago avait progressivement pris l'habitude d'écrire à ses trois amis retournés à Beauxbâtons tous les deux soirs. Parfois, il s’agissait de courts messages pour demander des nouvelles, d'autres fois, de longues lettres où il racontait en détail ce qui lui arrivait, sans oublier de se plaindre de temps en temps pour la forme.

Écrire lui permettait de mettre un peu d'ordre dans ses pensées et de partager son quotidien. Il trouvait réconfortant de savoir qu'il recevrait une réponse sous deux jours, ce qui l’encourageait à continuer. À chaque matin où son hibou lui apportait une missive de ses amis, Drago savait que le soir, il s’installerait à son bureau avec une plume trempée d’encre et un parchemin fraîchement acheté.