•Chapitre XXXVI•

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Il était une heure avancée de la nuit, bien au-delà de minuit, lorsque Harry, encore engourdi par les brumes du sommeil, ouvrit soudainement les yeux. Une pénombre épaisse enveloppait le dortoir, seulement troublée par la lueur argentée de la lune qui filtrait à travers les rideaux légèrement entrouverts. Le silence, profond et presque palpable, régnait en maître, seulement brisé par le tic-tac régulier de l'horloge en face de lui et le souffle léger du vent qui faisait doucement frémir les feuilles à l'extérieur. Il tourna la tête vers ses camarades de chambre et pû seulement observer leurs rideaux de lit tirés, enveloppés par un sort d'insonorisation pour éviter que les ronflements ne dérange l'un d'entre eux.

Harry se redressa lentement, le cœur battant encore de ce rêve étrange dont il ne parvenait pas à se souvenir clairement, mais dont les impressions diffuses persistaient, comme des ombres insaisissables dans son esprit. Il passa une main tremblante sur son front couvert de sueur froide, essayant de rassembler ses pensées éparses. Les contours familiers de la pièce, avec ses meubles anciens, lui apportaient un certain réconfort, bien que l'atmosphère nocturne leur donnât un aspect presque fantomatique.

Il tourna la tête vers la fenêtre et contempla un instant le paysage endormi, baigné dans une lumière lunaire envoûtante. Les étoiles scintillaient haut dans le ciel clair. Les extérieurs du château, habituellement si animés par le chant des oiseaux et les rires des élèves, semblaient maintenant figé dans une quiétude irréelle, presque mystique.

Désormais pleinement éveillé, le gryffondor réalisa soudainement la raison de son malaise persistant : il avait complètement oublié de manger après sa retenue. L'agitation de la soirée, marquée par les tâches ardues imposées par sa directrice, avait chassé toute pensée de nourriture de son esprit. Maintenant, cependant, son ventre gargouillait bruyamment, réclamant impérieusement une attention qu'il ne pouvait plus ignorer.

Il posa ses pieds nus sur le sol frais de son dortoir, une sensation de froid agréable parcourant ses orteils engourdis. Chaque bruit semblait amplifié dans le silence de la nuit, mais Harry, avec l'assurance de l'habitude, se dirigea vers sa malle. Il se pencha pour récupérer ses chaussures et les enfila rapidement, leurs semelles légèrement usées épousant parfaitement la forme de ses pieds.

Ensuite, il sortit délicatement sa précieuse cape d'invisibilité, qui lui avait sauvé la mise plus d'une fois. Avec des gestes soigneux, il la passa sur ses épaules, savourant la douce texture du tissu enchanté. Il prit soin de ne rien oublier : sa baguette, qu'il glissa dans la poche intérieure de sa robe, ses lunettes qu'il ajusta sur son nez, et bien sûr, la Carte du Maraudeur.
Harry pointa lentement sa baguette sur le morceau de parchemin magique.

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Les lignes complexes et mouvantes de la carte se dessinèrent, dévoilant chaque couloir et chaque recoin de Poudlard. Harry observa un instant les points représentant les occupants du château, s'assurant que les chemins qu'il prévoyait de prendre étaient déserts.

Avec une détermination renouvelée, il murmura "Lumos" et la pointe de sa baguette s'illumina d'une douce lueur bleutée, assez pour éclairer son chemin sans attirer l'attention. Il se glissa silencieusement hors du dortoir, prenant soin de ne réveiller personne.

Les couloirs de Poudlard, habituellement si animés par les bavardages des élèves et les activités incessantes, étaient maintenant plongés dans une quiétude presque solennelle. Les portraits des anciens directeurs et sorciers célèbres semblaient somnoler dans leurs cadres dorés, certains émettant de légers ronflements ou murmurant des paroles indistinctes dans leur sommeil.

Harry progressait avec prudence, évitant les potentielles marches grinçantes et les coins sombres où il savait que Miss Teigne, la chatte du concierge, pouvait rôder. Son cœur battait un peu plus vite à chaque détour, mais il aimait toujours retrouver cette adrénaline qu'il connaissait bien.

Un Retour InattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant