Un Retour Inattendu

•Chapitre XXIX•

Les escaliers de Poudlard semblaient avoir une volonté propre. En perpétuel mouvement, ils pouvaient pivoter, se déplacer et changer de destination sans prévenir. Les marches en pierre, usées par des générations d'élèves, résonnaient sous les pas de Drago, Kim et Irène.

Le jeune Malefoy, au visage pâle et aux traits fins, affichait une mine renfrognée. Traînant les pieds, Drago n'était pas du tout enthousiaste à l'idée de se diriger vers la tour de Gryffondor. L'idée de pénétrer dans l'antre des rouge et or le contrariait profondément. Qu'allait-il lui arriver une fois que lui, le soi-disant prince des Serpentards, poserait le bout de ses souliers sur le sol foulé par tant de personnes qu'il avait narguées par le passé ? Ses deux amis tentaient de le motiver. Rose se trouvait là-haut, et malgré les fortes réticences de Drago, ils devaient la rejoindre.

Les escaliers semblaient se moquer d'eux, changeant de direction juste avant qu'ils n'atteignent la prochaine plate-forme. Chaque virage dévoilait un nouveau couloir, une nouvelle tapisserie ou encore une armure en apparence animée.

— Foutus escaliers. Ils pourraient au moins en avoir quelques-uns qui ne bougent pas tout le temps, grommela Drago, essayant de cacher son malaise sous un masque d'irritation.

— Profite de l'architecture ! s'amusa Irène alors qu'ils arrivaient rapidement sur une nouvelle plateforme, évitant de justesse d'être emportés à l'opposé.

Les murs étaient parsemés de portraits vivants, les observant de leurs cadres dorés et murmurant entre eux. Des bougies flottant un peu partout projetaient une lumière vacillante, créant un ballet de flammes autour d'eux.

Après plusieurs minutes d'ascension, ils arrivèrent enfin devant le portrait de la Grosse Dame, qui gardait l'entrée de la salle commune de Gryffondor. La Grosse Dame les regarda avec curiosité, ses joues roses et son air jovial contrastant avec l'humeur morose de Drago.

— Mot de passe ? demanda-t-elle d'une voix chantante.

Drago attendait patiemment que l'un de ses deux compagnons fasse le premier pas et s'approche du portrait pour donner le mot de passe. Cependant, après plusieurs secondes de silence embarrassé, aucun d'eux ne bougea. Intrigué, il les observa attentivement. Leurs visages étaient marqués par une expression de malaise palpable. Drago, dont les traits blonds s'éclaircissaient d'un léger froncement de sourcils, comprit alors l'évidence : aucun de ses amis ne connaissait le mot de passe pour accéder à la maison Gryffondor.

Il soupira profondément, pinçant l'arête de son nez. L'idée de rester planté là, devant le portrait de la Grosse Dame, en attendant qu'un miracle se produise, lui plaisait encore moins que de rentrer dans la tanière des lions. Les secondes s'étiraient en une éternité frustrante.

Soudain, Irène prit une initiative audacieuse. Elle s'avança d'un pas résolu vers le portrait, son visage arborant une expression étrangement douce. D'une voix calme et suppliante, elle s'adressa à la Grosse Dame avec une politesse empreinte d'urgence.

— Excusez-moi, madame, dit-elle avec précaution. Ma sœur se trouve à l'intérieur et j'ai vraiment besoin de la voir. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous permettre d'entrer ?

Le silence qui suivit la requête d'Irène sembla suspendre le temps. Le regard de la Grosse Dame, à la fois curieux et intrigué, se posa sur le trio. Drago retint son souffle, espérant que la sincérité d'Irène suffirait à persuader le portrait de leur accorder ce petit privilège. L'attente devenait presque insoutenable alors que les yeux de la Grosse Dame brillaient d'une réflexion intense, pesant la situation et la demande inhabituelle qui lui était faite. Les lèvres pincées, la Grosse Dame secoua la tête en signe de refus.

— Désolée, répondit-elle d'une voix ferme. Sans le mot de passe, je ne peux vous laisser entrer, peu importe l'urgence.

Drago serra les poings, la frustration montant en lui, prêt à exploser. Mais avant qu'il ne puisse protester, un bruit sourd se fit entendre. Soudain, le mur de pierre pivota lentement, révélant un groupe de jeunes Gryffondor sortant de leur salle commune avec précipitation, visiblement pressés de sortir.