•Chapitre XXXII•

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Lorsque Drago Malefoy pénétra dans son dortoir, il se dirigea sans hésiter vers son lit, un éclat de contrariété brillant dans ses yeux gris. Il arracha sa veste de ses épaules avec une rapidité brusque, la balançant d'un geste rageur vers le placard où elle alla s'écraser contre la porte de bois massif. Son esprit tourbillonnait, chaque muscle de son corps tendu par une irritation difficile à contenir.

La source de son malaise était évidente : Harry Potter, ce maudit Gryffondor, avait une fois de plus réussi à se mettre en travers de son chemin, mais cette fois-ci, au sens littéral. Sur le trajet du retour vers Poudlard, Drago avait espéré trouver un moment de solitude, un instant où il pourrait se ressourcer et préparer mentalement la suite de son année. Mais Potter, avec son éternelle présence importune et son attitude insupportablement noble, avait gâché ce moment de répit tant attendu.

Drago avait d'abord essayé de l'ignorer, serrant les dents et évitant le regard de Potter. Mais plus ils avançaient, plus le malaise de Drago grandissait, chaque mot sortant de la bouche de Potter résonnant comme quelque chose de mauvais à ses oreilles : de la pitié ou de la provocation. Peu importait ce que c'était, Drago n'aimait pas ça. Il se sentait envahi, comme si le brun cherchait délibérément à s'immiscer dans son espace personnel, à le troubler. Après l'incident des toilettes, Drago se méfiait de tous les faits et gestes du Gryffondor.

- Satané Potter, murmura-t-il entre ses dents serrées en s'asseyant lourdement sur le bord de son lit. Il ne peut jamais me laisser tranquille, il faut toujours qu'il se mêle de tout.

Il se pencha pour dénouer ses chaussures, ses doigts tremblant légèrement sous l'effet de l'adrénaline. Ses pensées tournaient en boucle, revenant sans cesse à la silhouette de Potter, à son sourire décontracté, à son regard perçant qui semblait lire en lui avec une facilité exaspérante. Pourtant, Drago était un parfait occlumens.

Le blond se laissa tomber en arrière, fixant le plafond avec une intensité presque douloureuse. Il resta allongé sur son lit, ses pensées tourbillonnant autour de ce qui venait de se passer. Il n'arrivait pas à se sortir de l'esprit la scène où, quelques minutes plus tôt, il se trouvait aux côtés de Potter. À chaque seconde passée en sa présence, Drago avait senti son dégoût monter, mais lorsqu'il avait voulu répliquer, lorsqu'il avait voulu lancer une de ces piques cinglantes dont il avait le secret, les mots lui étaient restés en travers de la gorge. Cela le frustrait au plus haut point.

Il se redressa brusquement, comme si le mouvement physique pouvait aider à se débarrasser de cette sensation d'impuissance. Comment avait-il pu être à court de répliques? Lui, Drago Malefoy, réputé pour son esprit acéré et son sarcasme mordant. Cela ne lui ressemblait pas. La frustration grondait en lui, une tempête de ressentiment et presque de honte l'envahissant.

Drago se leva, faisant les cent pas dans le dortoir, son esprit en ébullition. Le visage de Potter, avec son air confiant et presque insouciant, revenait sans cesse le hanter. Pourquoi avait-il été incapable de trouver les mots justes pour le rabaisser, pour le remettre à sa place ? C'était comme si quelque chose en lui s'était bloqué, comme si sa langue avait refusé d'obéir.

Il s'arrêta au milieu du dortoir, le silence enveloppant son corps crispé.
C'est vrai, il y avait autre chose... Drago devait s'immiscer dans la sphère sociale de Potter, se rapprocher de lui. Le blond soupira. Cette directive le rongeait de l'intérieur. Il se souvenait des paroles froides de son père, de l'expression implacable sur son visage lorsqu'il lui avait donné cet ordre.

Évidemment, cette injonction le révoltait. Se rapprocher de Potter, le garçon qu'il détestait le plus au monde ? C'était comme aller contre sa nature même. Rien que l'idée de devoir faire semblant d'apprécier ce balafré suffisait à le mettre hors de lui. Comment son père pouvait-il lui demander une telle chose ? Drago soupira, sentant une sueur froide dévaler son échine. Il savait qu'il n'avait pas le choix. Désobéir à son père était hors de question. Les conséquences seraient terribles.

Un Retour InattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant