Chapitre 8

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Il s'introduit dans la chambre, ma bouche reste ouverte en grand par ce que je vois. Il est en boxer, ses cheveux gouttent encore sur sa peau mate. Mon cœur bat la chamade, mes jambes se mettent à trembler.

— Je, je, je.
Il s'arrête et me regarde avec suspicion.

— Oui ?

— Enfin, il n'est pas question que je couche avec vous ! Je ne suis pas assez payée pour.

— Ton prix sera le mien.

Me voilà au pied du mur. Ce qui aurait dû être une phrase de stop se retourne en monnaie d'échange.
Il s'approche tel un prédateur de sa proie, je recule sur le lit et continue de le fixer. Il grimpe sur le lit et s'approche de moi avec une lenteur presque surnaturelle. Il lève sa main et caresse ma joue, je suis envahie de frissons.

— Est-ce que les autres t'ont fait autant d'effet ?
Je hoche négativement la tête.

Il me fixe avec désir, l'ambiance se charge d'électricité. Mon cœur menace de sortir de ma poitrine. Sa main continue son chemin, en descendant sur mon cou, puis jusqu'à la commissure de ma poitrine. Je suis du regard ses doigts, il les fait glisser sur mon ventre. Puis, il s'arrête, il change d'attitude, il s'éloigne du lit. La bosse au niveau de son boxer ne laisse aucun doute sur son désir.

— Pourquoi dois-je dormir ici ? Mon contrat se limite à ma compagnie !

— J'ai besoin de toi demain matin.
D'une voix rauque.

Je crois qu'il a besoin d'une bonne douche froide, j'explose de rire, il me fixe avec curiosité.

— Je ne vois pas ce qui est drôle ?

— Non, rien, je me comprends.

— Bien, je vais aller me rafraîchir.

— Oui, je crois que tu en as bien besoin.
Son regard s'assombrit.

Je détourne ma tête et je fais semblant de pianoter sur mon téléphone.

— Il faudrait peut-être le déverrouiller.
Je me tape la main sur la tête, je suis stupide.

Il se dirige en direction de la salle de bain, j'en profite pour continuer d'explorer la chambre. Elle est impersonnelle, la touche féminine manque à cette chambre. A-t-il déjà vécu avec une femme ? Est-il déjà tombé amoureux ? La fatigue me rattrape, je suis épuisée. Je m'allonge sur le lit, mes yeux se ferment. Plus tard, j'ai senti le lit s'affaisser, mais je n'y ai pas prêté attention, dans un état semi-comateux.

Au réveil, il n'est déjà plus là. Je rejoins la salle de bain, je trouve des vêtements décontractés. Je me douche et me prépare. En sortant de la pièce, le couloir est baigné de lumière, il y a des dizaines de pièces, les portes sont fermées. Je descends l'escalier, la gouvernante me réceptionne et me conduit à la salle à manger.

Une question me taraude l'esprit, je compte bien avoir une réponse. La gouvernante me sert une assiette bien garnie et ma boisson chaude. Je mange en attendant de le voir apparaître. Mais il ne vient pas, je me relève et demande à le voir. La gouvernante me conduit dans son bureau. Il travaille sur son ordinateur, habillé décontracté.

— J'ai une question qui me taraude l'esprit.

— Je t'écoute.

— Combien de temps durera mon travail ?

— Je n'appelle pas ça un travail. Mais je dirais trois mois, c'est suffisant pour te racheter.

— Me racheter ?

— Une façon de parler. Maintenant que tu as eu ta réponse et étant donné ton ventre qui va exploser, c'est que tu as bien mangé. On y va.

Je fixe mon ventre, il est de taille normale.

On se dirige vers un suv passe-partout, ce qui me surprend venant de lui. Il se met au volant.

— Tu montes ? Où tu vas encore faire la statue ?

— Quel homme charmant.
Je l'entends rire.

Je m'introduis dans la voiture, j'entends le coffre s'ouvrir, puis se refermer. Il démarre enfin, en direction de l'aéroport. En voilà une bonne, je vais quitter l'État avec la pire compagnie. Je reste silencieuse dans la voiture, le temps de comprendre à quelle sauce je vais être mangée. Quand la voiture stationne devant l'aéroport, cette fois, c'est certain, on va prendre l'avion. Je ne l'ai pas pris depuis cinq ans, depuis mon départ de la Floride. Il récupère des valises, or je n'ai rien préparé. L'opportuniste en moi espère que ce sont des vêtements de grande marque. Autant profiter du confort qui m'est accordé, après tout, tout travail mérite salaire et les avantages en nature sont tout aussi intéressants. Je me frotte les mains.
On se dirige vers le comptoir d'embarquement, j'arrive souriante à ses côtés.

— Bonjour, je souhaite acheter un billet en première classe et un billet en économique pour la demoiselle.

Michto malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant