Chapitre 29

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— Crie mon nom!

— Amir, Amir...

Il s'effondre sur moi et je veux tout de lui.

— Moi aussi, je veux tout de toi, Inès.
Essoufflé.

— J'ai encore parlé à haute voix.
Je le vois rire.

Plus qu'une semaine, j'ai en tête mes retrouvailles avec mes parents. Je suis si impatiente de les revoir, de les prendre dans mes bras. Je suis allongée sur Amir, ses mains caressent mon dos nu. J'aime cette sensation qu'il produit sur moi. Un seul regard et je me vois en lui. J'inonde son torse de baisers, il aime ça, mes marques d'attention. Ses caresses sont plus abruptes.

— Je serais moins présent les jours qui arrivent. Je me redresse.

— Tu me trouves déjà une remplaçante ?
Il sourit.

— La mission risque d'être difficile.

— J'espère bien.
Je souris.

Je suis réveillée dans la nuit par un cauchemar ; cette chute qui a brisé ma vie, que je revois sans cesse. Mon corps est en sueur. Il allume la lumière, il se dirige en dehors de la pièce et revient avec un verre d'eau.

— Ça va ?

— Oui, juste un mauvais cauchemar.

Je sens ses mains m'attirer à lui et me prendre dans ses bras, c'est si réconfortant. Je me sens en sécurité. Il me murmure des phrases en arabe et j'aime ça. S'il n'y avait pas ce statut temporaire entre nous, je me laisserai aller dans ses bras, mais ma raison me pousse à me protéger, car d'ici à quelques semaines, il ne sera qu'un lointain souvenir.

Au réveil, une enveloppe est à sa place. Je l'ai saisi comme un automatisme. Je m'attends à ne plus avoir de ces nouvelles les jours suivants.
J'en profite pour faire des achats pour mes parents, ils vivent si modestement, que je veux leur faire plaisir. Ils ne demandent jamais rien, mais cette fois, je peux leur faire plaisir.

Je suis dans une boutique pour homme, je cherche une idée de cadeau, quand je vois arriver Marc vers moi. Cette fois, Amir n'est pas dans les parages. Il semble déterminé, ce n'est pas le premier à surréagir à la rupture de notre accord.

— Marc, s'il te plait, tu devrais t'en aller.

— C'est avec lui que tu couches !

— Marc, tout le monde nous regarde. Arrête de me suivre.

Il hausse le ton, je suis au comble de la gêne.

— Tout le monde doit savoir que tu es une sale putain qui profite des hommes riches.

Tout le monde dans la boutique me regarde.

Je vois un client sortir son téléphone pour filmer la scène, tout le monde est super connecté. Je ne pense qu'à une seule chose, cacher mon visage pour que mon identité ne fuite pas. Je me saisis d'un vêtement et je m'emmitoufle le visage pour me cacher. Marc se poste devant moi, il n'en a pas fini avec moi et je bouillonne intérieurement.

— Tu sais ce que tu m'as couté ? Cinquante mille dollars.

— Je te rembourserai.
Il rigole.

— J'avais une meilleure idée, Samantha. Ou plutôt Inès.
Je me fige sur place.

Cette fois, je suis démasquée, je me décompose, il sourit, il est fier de lui. Je suis prise à mon propre piège.

— Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

— À combien d'hommes  as-tu fait le coup ?

Les regards sont insistants, la sécurité intervient et le met dehors. Je reprends mon souffle, il faudra tôt ou tard quitter cette ville et me racheter une nouvelle identité. C'est la seule possibilité pour oublier toute cette histoire.

En arrivant chez moi, je reçois un appel masqué.

— Amir, ce n'est pas le moment.

— Une vidéo circule sur toi.

— Oh merde, j'étais reconnaissable ?

— Non. Je vais m'occuper de ce sale type.

— Tu n'as pas à faire ça, Amir.
Il raccroche.

Michto malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant