Chapitre 26

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On s'arrête devant son immeuble, il descend et m'adjoint de le rejoindre. Une fois à l'appartement, il me tend un contrat, pour le mois restant. Je me sens insultée à nouveau. Il s'en est pris physiquement à Marc de m'avoir insultée de putain, mais tout dans son comportement me rappelle que je le suis. Je prends le stylo, je signe et je lui jette au visage. Je me dirige vers la porte quand il m'interpelle.

— Tu dors ici ce soir.

— Je crois que la soirée a été assez riche.

Il défait sa chemise, mes yeux se posent sur son buste nu et je me reconcentre sur ses yeux. Ou je peux y lire du désir. Il s'approche de moi avec détermination, j'avale difficilement ma salive. Je repense à mes parents, si je fais tout ça, c'est en partie pour eux. Je mets ma fierté de côté. Il passe ses mains derrière mon dos et défait la fermeture éclaire de ma robe. Elle tombe au sol, ma respiration s'accélère.

— Tu dors ici ce soir.

Il m'attire à lui et passe ses lèvres sur ma clavicule et remonte jusqu'à la commissure de mes lèvres. Ses yeux sont chargés de désirs. Ses mains se posent sur mes fesses, je suis comme figée par ce qui se passe.

— Tu n'as pas envie, bien. Je vais bien trouver qui sera consentante.
Il se tourne pour ramasser sa chemise.

Une succession de choses me passe par la tête, je suis en panique. Je ne devrais pas être touchée par ses intentions, il m'a blessé.
Je dégrafe mon soutien-gorge, il tombe au sol, faisant assez de bruit pour qu'il se retourne. Il pose ses yeux sur mes seins, sa chemise retombe au sol. Je m'approche de lui en croisant mes bras. Ils les décroisent et observent ma poitrine, comme pour les graver dans sa mémoire.
On se jette l'un sur l'autre, comme trop longtemps privé l'un de l'autre. Nos gestes sont imprécis, un tourbillon d'émotion, nos lèvres se reprochent. Il me pose sur la table de la salle à manger. Son pantalon finit au sol, il le retire et le jette n'importe où. Il se saisit de l'emballage du préservatif, je lui retire des mains et le déchire, je l'aide à l'enfiler, les yeux dans les yeux. Il me dévore la bouche et j'aime ça. Me sentir unique à ses yeux, pour cette nuit, peu importe ce qui se passera demain. Et c'est la délivrance, je le sens en moi, je ferme les yeux de satisfaction. Il m'allonge le corps, mes jambes s'enroulent autour de sa taille. Mes mains se tiennent au bord avec ses assauts, je gémis de plus en plus. Ses mains se sont posées sur mon ventre et remontent jusqu'à ma bouche. Il gémit, quand je lèche son doigt. Ses mouvements s'amplifient, jusqu'à exploser et retomber sur moi.
Il se redresse, se touche la tête et rejoint la salle de bain. Je me relève et j'enfile sa chemise. J'essaye de réaliser ce qui vient de se passer à nouveau, mais trop tard pour les regrets.
Je rejoins le lit, je hume l'odeur de ce prince diabolique, je pleure, pour être à nouveau tombée dans ses bras. Je sens le lit s'affaisser et coller son corps au mien. Il est froid, ses cheveux mouillés gouttent sur ma nuque. Je sens sa bouche se poser au creux de mon oreille.

— Putain, arrête de pleurer, tu me rends fou.

Il m'attire à lui, je suis prisonnière de cette relation. Je sens ses mains me caresser les cheveux. Je ferme les yeux et tente d'oublier cette soirée qui, je le sais, n'est que le début.

Le matin, au réveil, il n'est plus là. Je le savais qu'au fond, il n'assumerait pas ce qui se passe entre nous. Je me redresse, il y a une enveloppe posée sur son oreiller. Je me saisis de l'enveloppe et je l'ouvre. C'est l'effroi, je suis envahie de spasmes de dégoût. La bile me monte à la bouche.
C'est une enveloppe pleine d'argent. J'éclate en sanglot, j'amène mes jambes vers ma poitrine, c'est le geste de trop. Je jette l'enveloppe au sol. Je rejoins le salon, je récupère mes vêtements. Je m'habille dans le salon, je veux fuir cette pièce le plus vite possible. Je claque la porte de l'appartement, je me retrouve dans le hall, habillée d'une robe de soirée haute couture, complètement perdue, incomprise.
Un des hôteliers s'approche de moi et souhaite connaître mon état. Je n'ai aucun mot qui sort de ma bouche, trop bouleversée par cette enveloppe.
Je m'éloigne de lui, je marche dans les rues fraîches new-yorkaises.
Mon téléphone sonne, un numéro masqué, j'hésite quelques secondes, j'ai peur de cracher ma haine.

— Allo.

— Inès ! Où es-tu ?

— Espèce de sale pourriture ! Je ne suis pas ta putain !

Trop tard, ma haine prend le dessus.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?

— Ton enveloppe ? Tu sais ce que ça fait ? Putain, je t'ai donné ma virginité !

— Attends, s'il te plait, ne te méprends pas !

— Trop tard.

Michto malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant