Chapitre 33

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Je suis chez mes parents, on passe la journée ensemble, ils me posent beaucoup de questions de ma vie à New-York. J'évite chaque question qui pourrait trahir ma condition. On sonne à la porte, je vais ouvrir et ma surprise est énorme. Amir se tient devant moi, je suis figée. Je referme la porte derrière moi, perturbée par sa présence.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Et toi ? C'est ici que tu as grandi.

— Ça ne te regarde pas.

La porte s'ouvre sur mon père qui regarde Amir d'un mauvais œil. Je ne sais plus où me mettre, je fixe mon père, gênée.

— Tu ne nous présentes pas ton ami ?

— Si, papa, c'est Amir, je suis son assistante.
Je viens de me faire trahir par ma franchise.

— Assistante ? Tu n'es plus dans la vente ?

— C'est une mission temporaire.

Il se décale et invite Amir à entrer. Amir fait le tour des yeux le salon et tombe sur des photos de moi accrochées sur les murs. Il sourit sur celle où je suis en tenue de danseuse étoile. Ma mère se présente et file à la cuisine pour préparer un café. Mon père nous fixe et passe de l'un à l'autre, il soupçonne quelque chose.

— Tu ne m'avais pas dit que tu dansais ?

Mon père intervient.
— Elle avait été recrutée par une compagnie de danse.

— Vraiment ? Pourquoi avoir arrêté ?

J'interromps la conversation et bifurque sur un autre sujet, Amir n'est pas dupe. Mais pour le moment, ma priorité est d'écourter sa présence dans mon environnement familial. Ma mère entre avec les boissons chaudes, elle me fixe le sourire aux lèvres. La situation est de plus en plus gênante. J'écourte mes retrouvailles, j'ouvre la porte et j'embrasse mes parents.
On se dirige vers la voiture d'Amir, sur la défensive. Il pouffe de rire, ce qui a le don de m'agacer.

— Tu pourras mettre un tutu ? Je double ton cachet.

— Va te faire voir !

— Ça te met sur les nerfs.

On s'installe dans sa voiture, il me reluque, il doit avoir des idées pleins la tête. Il finit par démarrer et rit. Je lui mets une tape, ce qui amplifie son rire.
On se dirige vers un quartier huppé, des boutiques de luxe sont sur toute l'avenue principale, mes yeux brillent quand je vois tout ce luxe. On descend et on se dirige vers une première boutique.

— Budget illimité.

— Quoi ? Mais pourquoi ?

— Je fais plaisir à mon « assistante ».
Je le fixe avec suspicion.

— Allez, tu perds du temps.

Mes yeux se posent sur une paire de chaussures, encore ce gout du luxe qui refait surface. Il semble se jouer de ma faiblesse comme je me joue de la sienne. Je me saisis de la paire de chaussures et demande ma pointure à la vendeuse. Je repère une combishort qui irait parfaitement avec. J'aime la mode, c'est un domaine où j'aurais pu évoluer.
Je me change dans le salon privé prévu pour les clients les plus fortunés. J'enlève mon jeans en le regardant dans les yeux. J'enlève ma blouse, il semble de plus en plus avoir du mal à se contenir. J'enfile la combishort et les chaussures et je m'approche de son fauteuil. Il reste avachi, en m'observant. Je me penche sur lui et lui murmure des cochonneries, ce qui a pour effet, de le mettre dans tous ces états. Il m'attire à lui, je me retrouve assise sur lui. Il déchire la combishort, je suis choquée.

— S'il faut déchirer chaque article que je t'achèterai, je le ferai.

Je me jette sur ses lèvres, emportée par un désir qui m'irradie le corps. C'est un sentiment de plaisir qui s'amplifie de jour en jour. Plus nos corps fusionnent et plus les sensations décuplent. J'ondule sur son bassin en le fixant. J'aime observer ses réactions quand je le transporte au septième ciel. Car moi, simple escorte, j'ai ce pouvoir sur lui.

On ressort avec nos achats. Je continuerai de profiter de ce qu'il veut bien me donner. Je ne m'attarde pas sur ma condition, on se sert l'un de l'autre à notre façon. Et, il semble aimer ça.

Le soir, je suis seule à l'hôtel, il sort avec des amis, que je n'aurai pas à rencontrer. Dans une certaine mesure, c'est mieux ainsi. Je préfère en connaître le moins possible sur lui, car dans deux semaines, tout ça prendra fin. J'observe mes articles, obtenus par la force de ce travail, et je doute. C'est bien la première fois que je ressens ce genre de chose. Et si tous ceux-ci ne faisaient que renforcer son opinion sur moi : une escorte, une profiteuse, une femme opportuniste.

Michto malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant