Chapitre 18

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Deux jours plus tard, c'est le moment du départ. J'ai dû avancer de ma poche 2000 dollars. J'ai eu des sueurs froides quand il m'a tendu une facture pour la nuit dans le désert. Pourtant, après notre rapprochement, je m'attendais à mieux dans notre relation. Pourquoi m'avoir choisi ? Il y a tant d'escortes qui rêvent de se pavaner avec un vrai prince, mais pas moi. Dans l'avion, je l'ignore, la note n'est toujours pas passée, il tente de nouer un dialogue, mais je m'y refuse. Mon ego en a pris un coup, je ne veux plus me laisser attendrir par ses leurres.

On atterrit à New-York, un chauffeur nous attend, mais il se tourne vers moi et je devine assez bien ce qu'il va me dire.

— Tu peux rentrer par tes propres moyens.

— Étrangement, je m'y attendais.

Je me saisis de ma valise et je rejoins la gare de taxi. Je m'assois sur ma valise en attendant mon tour. Il se met à pleuvoir, la soirée ne pouvait pas être pire. Je finis par rentrer chez moi, j'enlève mes chaussures et je rejoins la salle de bain pour une bonne douche chaude. Je m'endors juste après.

Au réveil, j'ai une affreuse migraine et mon corps est brûlant, je suis tombée malade. Je commence à le détester, son traitement est injustifié. Je reçois plusieurs fois des appels venant de lui, mais je ne décroche pas. Une heure plus tard, on sonne à ma porte. Je me lève avec difficulté, je rejoins la porte d'entrée. Il est devant moi et me regarde avec étrangeté. Il s'approche de moi, il touche mon front.

— Tu es brûlante !

— La faute à qui ? J'ai pris une douche en attendant le taxi.

— Je ne suis pas responsable de tes déplacements.

— Ça ne te coutait rien de me déposer.

Je m'éloigne de lui et je rejoins mon lit. Mon corps est envahi de spasmes, je ferme les yeux et m'endors.
Je me réveille, avec un homme qui vérifie ma température, je me redresse, j'ai un étourdissement, je retombe comme une masse en arrière.

— Comment va-t-elle ?

— Sa fièvre a chuté.

—  Bien.

Il donne des indications à Amir. Amir a enlevé sa veste et retroussé les manches de sa chemise. Il sort de ma chambre et revient quelques minutes plus tard avec un bol fumant. Il amène une cuillerée à ma bouche, je bois la soupe avec désintérêt, je n'ai pas faim. Mais il insiste pour que je termine le bol.

— Tu sais cuisiner ?

— Non, je l'ai fait livrer.
Je me redresse avec suspicion.

— Je vais devoir la rembourser ?
Il rit.

— Non, je te l'offre, même si elle n'est pas donnée.
Je me rallonge.

Sa présence me rassure, je déteste être seule quand je suis souffrante. Je me rallonge, il est au téléphone. Je me relève du lit, je le prends par la main et le tire jusqu'au lit. Il se laisse faire et s'allonge. Il semble mal à l'aise à mes côtés.
Je pose ma tête sur son buste, je sens sa respiration s'accélérer et son corps se crisper. Je décide d'enlever ma tête de son buste, mais il me retient et me force à reprendre ma position initiale.

— Inès.

— Oui ?

— Tu es déjà tombée amoureuse?
Sa question me surprend.

— Pas que je m'en souvienne.

— Bien. C'est idiot, mais j'ai l'impression de redevenir un ado en ta compagnie.

— J'ai la même sensation.

Je me redresse et le fixe. Il ne dit rien, il m'observe en silence, ses yeux se posent sur mes lèvres. Elles se rapprochent de plus en plus, avec cette attraction qui nous attire l'un vers l'autre. Nos lèvres se frôlent, nos respirations se mêlent. L'attente est insoutenable, comme une horrible torture. Il pose enfin ses lèvres sur les miennes, la sensation est nouvelle, comme si je découvrais ces gestes. Il pose ses mains dans mes cheveux et les tire légèrement. Je donne accès à ma langue, l'ivresse amplifie, nos gestes sont incertains, mais en osmoses. On se détache l'un de l'autre à bout de souffle. Il se racle la gorge, je me dégage, il se redresse. Il réajuste ses manches, enfile sa veste et sort de ma chambre sans un mot. Il semble ne pas assumer ce qui vient de se produire dans cette chambre. Je pose mes doigts sur mes lèvres, encore perturbée par le goût de ses lèvres sur les miennes. Je me jette sur le lit, refaisant la scène des dizaines de fois.

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Deux jours plus tard, il a disparu de la circulation, il doit m'éviter depuis ce baiser. Mon profil est à l'opposé des femmes qui ont dû partager sa vie. Je ne me laisse pas abattre, j'étais préparée à ce genre de réaction. C'est la raison pour laquelle je ne fréquente personne.

Michto malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant