Chapitre 52

1.1K 233 7
                                    

Il encaisse le coup, on est tous les deux dans le faux.
Je m'installe de l'autre côté du lit, je pose ma tasse sur ma table de chevet. Tout ça pour un mensonge, Omeïr est sournois.

— Il a pris ses affaires et claque la porte de la maison familiale. Ma mère était effondrée. Trente ans de mariages qui partaient en fumée.

— Oh seigneur, j'étais dans la même maison, j'ai partagé ses repas.

— Elle ne sait pas qui tu es.

— Elle va le savoir.

— Ce n'est pas ta faute.

— En trois mois, je n'ai fait que repousser ses avances. Il ne s'est rien passé.

— Je sais. Je l'ai découvert quand j'étais en toi.
Je mets mes mains sur la tête de gêne.

Je rabats la couverture sur moi, il s'allonge, on se fait face, on se fixe avec complexité. Il n'y aura certainement plus jamais de nous. Je me redresse brusquement. Il suit mes réactions, il fronce les sourcils.

— Et ta fiancée ?

— Il n'y en a jamais eu. C'était un moyen de t'approcher. Tu penses que j'aurais couché avec toi ? Je ne suis pas un connard.

— Ça, c'est toi qui le dit. Tu as tout manigancé.

— À situation désespérée, solution désespérée.

Je hoche la tête, complètement désabusée. Je me rallonge, le sommeil nous emporte. Je suis réveillée dans la nuit par des claquements de dents et des tremblements. Je me redresse, il est complètement brûlant. Il semble dans un état second.

— Tu vois où tes idées te mènent ?

— Vers toi.

— Tu as encore la force de dire des sottises.

Je me relève, je me dirige dans la salle de bain et je me saisis des antidouleurs et pour la fièvre, d'un gant humide que je place sur sa nuque. Il avale les cachets et je le recouche. Il m'attire à lui, je m'allonge contre son corps brûlant. Je sens ses lèvres se poser sur mon front.

— C'était irresponsable. Ça aurait pu te tuer.

— C'est toi qui me tueras à petit feu.

Mon cœur bat la chamade, j'éclate en sanglots dans ses bras. Ses bras se resserrent autour de ma taille. Je me rendors dans ses bras que j'ai tant désirés.

Je me lève avant lui, il fait encore sombre dans l'appartement. Je me dirige à la cuisine. Ally est déjà réveillée et me fixe avec un regard plein de sous-entendus. Je lui secoue les cheveux en guise de réponse, elle ricane. Je lance la machine à café, elle se contente de ses céréales colorées. Une bonne odeur de café embaume la pièce, je me serre une tasse et l'avale devant les informations télévisées.

— Il dort encore ? La nuit a été courte.

— Ally ! Il était brûlant.

— C'était chaud à ce point ?
Je lui mets une tape, elle explose de rire.

— Il a été malade une bonne partie de la nuit.

— C'est bien mérité, non ?

— Je ne vais pas dire le contraire.

— Et maintenant ? Tu comptes faire quoi ?

— Mes projets n'ont pas changé.

J'entends du bruit dans la chambre, je me dirige dans la pièce, vérifie qu'il n'est pas tombé du lit à cause de son état. Mais il est debout et en meilleure forme.

— Merci pour cette nuit.

— De rien.

On frappe à la porte, Ally a déjà ouvert, un livreur lui tend des sacs d'un magasin de luxe, ne me décompose. Son père ne semble pas vouloir arrêter son harcèlement. Ally referme la porte et fixe les sacs.

— Ce sont les miens.
On se tourne vers lui.

— Mes vêtements étaient trempés.

Il s'avance en boxer et t-shirt vers Ally qui semble apprécier ce qu'elle voit. Il ricane et se saisit des sacs. Quand il retourne vers la chambre, elle reluque ses fesses. Je lui pose les mains sur les yeux, elle rit.

— Est-ce que c'est aussi ferme que ça en a l'air.

— Ally ! Trouve-toi un mec !

— Justement, il y en a un et tu n'es pas disposé à te rabibocher avec lui.

— C'est plus compliqué.

— Ne réfléchis pas trop, une autre n'hésitera pas à te passer devant.

Michto malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant