Chapitre 19

20 3 3
                                    

Ne pas savoir est la meilleure des façons pour ne pas souffrir.


VILLA BELZI

Asli

On dit souvent que là où la vie règne, l'espoir y est également. Je ne suis pas contre cette citation. Je suis en revanche contre cette idéalisation de la vie. La vie, en elle-même, n'est pas synonyme d'espoir. C'est plus compliqué que cela.

Si on suit la logique de cette phrase, si un Homme est en vie, on peut espérer qu'il puisse changer. Qu'il puisse avoir des remords. Qu'il connaisse la rédemption.

Dans ce cas, en vue de l'état de santé de la dame, il se pourrait que l'espoir la face changer d'attitude à mon égard.

Je me suis toujours sentie inférieure face à son indifférence. Elle accordait à qui le souhaitait de l'intérêt, sauf à moi. Je me suis longtemps dénigré pour cela. Encore aujourd'hui, je vous l'avoue.

J'ai longtemps pensé que cela était seulement lié à l'incident qui me précède, mais non, il y a autre chose, j'en suis convaincu. Je ne dis pas que l'incident n'est pas une raison valable de me haïr, bien au contraire. Mais une chose étrange l'accompagne.

Je ne sais nullement ce que c'est, mais un jour, je le découvrirai, soyez en sûr.

Nous sommes actuellement dans la cuisine autour de l'îlot central. La dame et Sara sont assiégées autour de ce marbre blanc tandis que Neyla et moi préparons le repas. Nous cuisinons de bonne spaghetti. Neyla avait une envie de sauce tomate et Sara de pâte, alors pour mettre en accord les deux femmes, j'ai conclu des spaghettis à la sauce bolognaise.

La dame s'est ajoutée à l'équation. Je l'avais complètement oublié.

C'est faux, je n'arrive pas à l'oublier. Elle occupe une partie de mes pensées, quoi qu'elle fasse.

Maudit soit-elle.

Nous ne sommes plus trois, malheureusement, mais quatre à faire une soirée pyjama. Neyla est vêtue d'un de mes pyjamas de nuit. Sara, elle, a préféré porter un t-shirt qui appartient à Razan. Elle ne porte que cela et ces sous-vêtements, bien sûr. Le t-shirt de Razan lui arrive au-dessus des genoux. Razan la dépasse de cinq centimètres et il est bien plus massif qu'elle.

— Je propose que nous regardions un dessin animé tout en mangeant ces bonnes spaghettis, propose Neyla en remuant la sauce avec douceur.

Nous avons une habitude. À chaque soirée pyjama, nous regardons des dessins animés. Cela fait gamine sachant que nous avons un grand âge. Mais nous ne pouvons pas nous en empêcher. Nous sommes comme ça, des adultes à l'âme d'enfant.

— Barbie, renchérie Sara.

Je ne suis pas contre un marathon de films Barbie.

— Et pourquoi pas, Garfield, ajoute ma grande cousine.

J'aime Garfield. Je trouve ce dessin animé amusant. Un chat qui aime les lasagnes, très peu commun. Mais j'ai une préférence pour les justiciers. Pour ceux qui combattent le crime. Telle des super héros.

— Miraculous crié-je avec conviction.

Les filles me regardent telle une folle furieuse. Miraculous a été le dessin animé de mon enfance. Le regarder ne peut que me faire du bien. Et puis j'ai besoin de souvenir. De me remémorer le passé.

Du bout des doigtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant