Du bout des doigts

Chapitre 21

Je veux une histoire spéciale... peu commun comme moi...

Maison inconnue

Asli

Ma tête bifurque en arrière et mon attention est désormais portée sur les traits du visage de l'homme qui me sert d'époux.

L'incompréhension est le premier sentiment qu'il ressent en traversant également le seuil de cette cuisine, puis la préoccupation lui succède.

Ces traits sont tirés vers le bas, les sourcils froncés, la bouche entre ouverte.

Le monde se met à ralentir, tout devient plus long à cette instant. A l'instant où les lèvres de Canavar tentent d'exprimer une chose.

D'un pas ferme, je m'enfonce dans cette cuisine aux couleurs bleues. Un sourire réconfortant m'y accompagne.

Face à ce secret, à lui. Une joie de le revoir me remplit le cœur. Il m'a manqué.

Un petit homme au teint livide me fait face. Ces cheveux sont de couleur poivrent. Ces joues sont rougies, sûrement dues à un rhume. Ces yeux sont semblables à ceux de sa sœur. De légère tache de rousseur accompagne l'être le plus adorable que je connaisse.

Il est l'homme de ma vie. Mon bébé. Mon tout. Mon cœur.

Il a bien plus de pouvoirs me concernant que le reste de cette famille.

L'enfant qui est assiégé sur sa chaise me sourie. Son sourire est le plus beau et le plus doux que mes yeux aient un jour pu contempler.

— Asli!!!!! Crie l'enfant aux cheveux poivre.

Un rire amusé se crée un chemin sur mes fines lèvres rosées.

L'enfant qui me fait face est le frère de Neyla et donc l'enfant de ma tante Safia. Il est âgé de huit ans. Son âge est court certes, mais sachez que cela ne fait nullement de différence concernant sa maturité.

Milan est un enfant incompris par le monde, voilà tout. Ils disent qu'il est fou et que l'hôpital est le seul endroit pour une personne de son genre.

Mais c'est faux, Milan n'est pas fou ou même dangereux. Il est seulement incompris. Il est très malin et très intelligent pour son âge. Son esprit est très développé.

Mais il est aussi très malade. Depuis sa naissance, Milan doit effectuer des tests et des bilans de santé tous les mois. Il a eu recours à plus d'opérations qu'un homme qui a atteint la vieillesse.

La vie ne l'a pas gâté. Il est né avec des complications et plusieurs virus. Il est ceux qu'on relève d'un miracle. Face à toutes ces complications à l'accouchement et au virus qui se balade dans son corps, il aurait dû mourir à son premier souffle. Mais je ne sais par quel miracle il est en vie.

Durant mes années de médecine, j'ai tenté de trouver des réponses face à ce miracle. À cette époque, le miracle n'était pas une chose que je concevais. Je faisais partie de ce qui se base sur les sciences.

Mais après tant de recherches inabouties, le miracle a été ma seule réponse.

— Qui est-ce ? Me questionne Milan en s'avançant près de nous.