Chapitre 17

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"L'imprudent qui blesse l'intouchable protégé des dieux déchaîne sur lui tous les fléaux divins "

Lucien de Samosate

Quelques jours plus tard,

Asli

Mes jambes tremblent de joie. Mes bras ne peuvent s'en pêcher de s'agiter. Je ne tiens plus en place. Sara est en train d'essayer ces robes de marié et nous, nos robes de demoiselle d'honneur.

Il ne reste plus que deux semaines avant le grand jour. Ce jour tant attendu. Son mariage.

Neyla et moi avons tout préparé, tout est prêt. Si ce n'est quelque petite chose.

Neyla s'est occupée de la décoration. Cela la tenait tant à cœur.

Moi, je me suis occupé de trouver le lieu et d'envoyer les invitations.

Hanaa m'a beaucoup aidé dans les préparatifs. J'essaye le plus possible d'occuper son esprit.

L'état de santé de mon père ne s'est nullement amélioré. Je commence peu à peu a désespérer. La seule chose qui me fait espérer, c'est la citation de ma mère.

"Le positif attire le positif "

Je tente de m'accrocher désespérément à cette citation. Je n'abandonnerai pas. Je ne peux pas de toutes façons. Je ne peux pas leur annoncer la triste nouvelle. Je ne pourrais jamais le faire.

On a déjà souffert. Alors pourquoi souffrons-nous encore ?

Je pense qu'on a assez été testé. La perte, on la connait, je la connais, donc pourquoi me la faire subir une seconde fois ?

N'ai-je pas assez souffert ?

Canavar m'ignore depuis la fameuse soirée. Celle où nous nous sommes embrassés pour pouvoir semer les hommes de cette clinique. Il peut bien m'ignorer, cela m'est égale. Ce qui me dérange, c'est davantage le cauchemar. Il m'a vue, il a vu ma faiblesse. Il m'a vue avec des sueurs froides. Il m'a vue crier, il connait l'existence de ces cauchemars.

Celui-ci n'était nullement comme les autres, celui-ci sonnait plutôt comme un reproche. Comme si des démons venaient me hanter pour me reprocher mon insouciance.

Une chose m'a surprise. Pour stopper ma crise d'angoisse. Il m'a embrassé. Son contact était doux et rassurant. Et étonnamment son contacte a fait dissipé mon élan de hantise.

J'étais en crise, c'est probablement pour cela que j'ai répondu à son baiser, mais lui, il ne l'était pas...

J'ai l'impression que mes cauchemars se font de plus en plus réguliers en ce moment. Depuis que je suis revenue vivre à la villa. Tout cela doit être lié.

— Qu'en pensez-vous ? Nous questionne Sara.

Je suis persuadée que la tentative de meurtre envers mon père et mes cauchemars ont un lien. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens.

La vieille dame vit toujours à la maison. Toujours aussi envahissante. Je ne peux plus me là voir. Elle est tellement envahissante que dites-vous qu'hier, Sara m'a avoué que la vieille lui posait des questions à mon égard. Elle tentait de dissimuler des questions qui me concernaient durant leur repas. Celui où Yvan était censé faire la rencontre de la dame.

— Moi, je l'adore, cris Neyla avec conviction.

Son cri eut pour but de me faire sortir de mes pensées. En ce moment, je suis dans les nuages. Je perds vite le nord. Toutes ces questions me bouffent.

Du bout des doigtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant