Du bout des doigts

Chapitre 32

"Un vrai ami est celui qui entre lorsque le reste du monde sort. "

Walter Winchell

HÔPITAL

Asli

Un coucher de soleil me fait face. Ces rayons m'illuminent la vue. De douces sensations caressent mon visage nu. Une terrible envie de crier me chatouille l'esprit. Je veux crier, je veux que tout le monde sache ce que je ressens. Je réclame qu'ils sachent le mélange que mon cœur endure. Un mélange de mélancolie, mais aussi d'une nouvelle émotion qui ne cesse de naitre en moi. Cette émotion est si étrange que l'arrière-gout de celle-ci me parait si divin. Il me parait si surnaturel, si sacré que j'en culpabiliserais presque.

Ma conscience n'a nullement oublié Yvan. Je pense à lui tout le temps, je lui rends même hommage dès que je le peux. J'ai créé une association pour les gens dans le besoin à son nom, au nom d'Yvan BURKANNE. J'ai conscience que cela ne le fera pas revenir par m'y nous, mais je tenais à ce qu'on ne l'oublie jamais. Je veux qu'il vit de nos cœurs. Je souhaite que nul Homme ne l'oublie, alors j'ai créé cette association. Chaque jour, cette association aide les gens dans le besoin, quel que soit leur passé, peu importe leur problème. L'Yvan BURKANNE aidera qui en aura besoin, telle est ma décision.

Je pousse avec habiliter la porte de sortie de l'hôpital et entre dans ma voiture. Aujourd'hui était mon dernier jour en urgence et en soins intensifs.

Demain sera mon premier jour dans mon vrai métier, celui de médecin généraliste. J'ai longtemps cherché quelle voie médicale choisir. Ne trouvant aucune par manque de volonté, j'ai choisi de toutes les prendre en tant que généraliste. Je serais certes dans un bureau à recevoir mes patients, mais j'aurais la chance d'avoir de la variété. Je pourrai avoir tout type de patient. Voilà mon compromis.

Je lance le moteur de ma voiture et roule en direction du bar. Maria m'a invité à son avant-première. Une avant-première que je ne raterais pour rien au monde.

Il y a deux jours, Maria m'a téléphoné pour m'inviter à son spectacle de chant. J'ai volontiers accepté son invitation et me voici sur la route en direction du spectacle de chant. Elle m'a conseillé de porter une tenue de cabaret, ce que j'ai trouvé excitant.

Avant de sortir de l'hôpital, j'ai enfilé une robe de cabaret des années 20. Elle m'arrive aux genoux. Les froufrous qui s'échappent de la longueur de la robe ne cessent de me distraire.

Je m'échappe du véhicule. Mes talons aiguilles cognent le gravier du parking. Des reflets de couleur sortent du bar. La musique est à son maximum et l'air me semble plus chaud. Je bouscule mes pas et entre à l'intérieur.

Une multitude de visages me font face, tous souriant et fêtard. Je sens que je vais bien m'amuser. Je m'installe à une table et un serveur s'approche. Il me demande ce que je désire boire. Je lui commande un mojito sans alcool, puis il repart aussitôt en hochant la tête.

Je lance quelques coups d'œil autour de moi. La décoration est juste sublime et très réaliste. Le rouge et le noir trônent sur la décoration. Les nappes de table sont de couleur noire, un noir velours. Les chaises sont en bois. La scène qui se trouve face à moi est ajustée à la salle. Les rideaux qui l'entourent sont d'un pur rouge sang. De majestueux lustre tombent du ciel. Des chandelles nous sont servies au centre de nos tables ovales.

Les lumières s'assombrissent et les invités s'installent autour de leur table. Le serveur dépose mon verre sur la table et repart aussi vite. Ma concentration est portée sur le rideau rouge qui se déploie. Une femme aux cheveux auburn est dos à nous. Sa jambe droite est nue et relevée légèrement sur la pointe de pied. Un micro est tenu dans sa poigne.