Reine des Mondes T1 - Vie de Vampire [Terminé]

→ Chapitre 28

✒ Corrigé  

Cela faisait une semaine que j'avais rejoint Brock.

Il vivait dans une sorte de château situé sur le sommet d'une colline. Il datait certainement du Moyen-Âge, car tout était en pierre.

Il m'avait logée dans une des tours du vieux château —devinez laquelle ? La plus haute, bien sûr comme pour Raiponce... Sauf que moi au moins, j'avais une porte pour sortir.

Bien que le château fût ancien, Brock avait aménagé un très beau lit à baldaquin – bien sûr, toujours dans le style moyenâgeux... – avec une belle armoire qui ornait un coin de la pièce.

La salle de bain attenante était colorée d'or et de blanc comme au temps du roi Louis XIV, tandis que les murs de la chambre étaient décorés de motifs dorés sur fond pourpre et que le sol était recouvert de parquet.

Je pouvais dire que je vivais dans le luxe.

Bref, pendant une semaine, j'avais pu faire la connaissance de démons-vampires extrêmement pervers. Maintenant, je comprenais le caractère de Steve.

Plusieurs d'entre eux avaient essayé de me mettre dans leur lit. Bien qu'ils fussent super-méga-canon - comme tous les vampires d'ailleurs - j'avais gentiment décliné leur offre. Bien sûr, il avait fallu qu'ils me traînent de force, alors j'avais dû leur donner une petite leçon : un bon coup de poing dans la gueule, suivi par la castration de leurs petits bijoux de famille.

Après ça, ils ne m'approchèrent plus.

Je me baladais souvent dans l'enceinte du château, surtout pour espionner les conversations des gardes. J'allais aussi dans les prisons du château, où beaucoup d'humains et de vampires logeaient contre leur grés.

Mais une cellule retenait toujours mon attention. Elle était située au fond du couloir de la prison ; la porte en bois était renforcée par une couche de métal. On ne pouvait rien voir de ce que la geôle contenait à l'intérieur. Seuls deux fins barreaux situés vers le milieu de la porte me permettaient d'apercevoir une paire d'yeux d'une couleur inhabituelle : ils étaient gris.

Un gris, clair, doux et... innocent.

Je voulais percer le mystère que renfermait cette cellule, savoir ce qui se trouvait derrière cette porte. Et ce que je voulais à tout prix découvrir, c'était la personne —ou la chose— qui possédait de tels yeux.

La première fois que je m'étais approchée de la porte en bois renforcée par le métal, trois gardes qui la surveillaient m'interpellèrent, m'ordonnant de ne pas avancer. Lorsque je leur avais demandé ce qu'elle cachait, ils m'avaient clairement répondu que ce n'était pas mes affaires.

Etant déterminée et très têtue, j'avais insisté. Au final, ils m'avaient seulement révélé que ce qui se trouvait derrière était un Voleur Patenté.

Lorsque j'avais demandé à Brock –j'ai dû affronter le diable ce jour-là— ce qu'était un Voleur Patenté, il avait froncé les sourcils et m'avait répondu que c'était une sorte de sorcelier qui dérobait chez les ennemis des objets de valeurs pour les vendre aux rois et aux impératrices de sa race.

Après ces explications, j'étais retournée dans ma chambre. Allongée sur le lit, je communiquai par la pensé avec Flynnt, mon familier, lui expliquant que j'allais avoir besoin d'aide pour tuer Brock.

— Le château est beaucoup trop bien gardé, Flynnt.

—Tu veux que je prévienne Crepsley ?

— Oui ! Dis-lui que j'ai besoin de beaucoup de renforts !

J'attendis quelques minutes, avant que mon chien noir ne revienne. Grâce à un sortilège d'un sorcelier, Crepsley et Steve arrivaient à communiquer avec Flynnt, ce qui était très pratique.

— Il est avec moi, je lui ai dit.

—Très bien ! Explique-lui que Brock a plus de cinq cents démons-vampires. Et au moins cent de plus avec les gardes de la prison et les palefreniers !

— Il te demande quel est ton plan.

—Vous devrez attaquer pendant la nuit. Laisse-moi encore une journée pour... récolter d'autres informations sur le château.

—Crepsley dit qu'il te laisse jusqu'à demain soir, dix-neuf heures pour les infos. Ensuite on attaque.

— Ok ! Vers dix-neuf heures dix j'enverrai une bombe. Ce sera le signal.

— Crepsley dit bien qu'il te laisse jusqu'à dix-neuf heures dix, pas une minute de plus ! Sinon ils attaquent.

— D'accord, merci. Et... Flynnt ? Je peux te parler seule à seule ?

— C'est à propos de Steve ?

— Oui. Il va bien ? Je veux dire : il est toujours fâché contre moi ?

— Comment dire ?... Oui et non.

— Explique-toi !

— Etant donné que seul lui et Crepsley peuvent me comprendre grâce au sort du sorcelier, dit-il en marquant une courte pause. Hum... Il nous a entendu et il est parti à ta recherche ce matin.

— Non ! Ne me dis pas qu'il... qu'il se peut qu'il ... soit au château !

— Désolé. Mais oui, il est au château.

— Merde !