TOME I𓅨 𓆪𓆩 𓆪 𓆩 𓆪 𓆩 𓆪
Le destin ne laisse rien au hasard. Tout semble calculé, prêt à précipiter quiconque au fond du gouffre.
Un drame s'est produit. Mais comment tout cela s'est-il déroulé ?
Le groupe de jeunes m...
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« Chiara »
Je m'assis sur une chaise, déjà lasse de cette soirée. C'était vraiment lamentable. Je ne comprenais pas ce qui poussait mon père à organiser des fêtes où il ne daignait même pas se montrer. Il m'obligeait à venir, à me vêtir élégamment, alors que, pour moi, ces soirées étaient systématiquement nulles à chier.
Je repensais à mon frère. Cela faisait des mois que je ne l'avais pas vu, ni à la maison, même si je passais beaucoup de temps avec le reste de ma famille. Enfin, si l'on excluait mon père.
Je posai mon coude sur la table, le menton appuyé contre ma paume. Je voulais juste fuir cet endroit. Cette robe m'étouffait, trop serrée, trop lourde. Mon regard erra dans la salle, où des invités discutaient avec animation tandis que d'autres dansaient, malgré une musique insipide.
Les paroles de Raven me revinrent en mémoire, et une bouffée de rage monta en moi. J'avais la rage, parce qu'elle avait raison. Ce soir-là, quand je suis rentrée d'un énième repas familial raté et que je me suis retrouvée dans le lit de Peter, il m'avait appelée Raven. « Ah mince, haha... tu as les mêmes yeux, oups. » C'était elle qui hantait ses pensées. Depuis le début. Depuis deux-mille vingt-sept.
Elle avait les yeux Hazel.
Pfff, je suis sure qu'elle m'a recopiée !
Je serrai le poing, furieuse, et me redressai pour attraper une bouteille de champagne posée sur la table. Je remplis une coupe d'un geste sec.
« — Je sais ce que tu es... espèce de traîtresse ! »
Ce n'était même pas vrai... J'avais changé...
Oui, à l'origine, j'avais été envoyée. Ça m'avait saoulée, blasée, parce que je savais que je n'étais qu'un pion de mon père dans sa mascarade. À l'époque, entre un type dark et muet et une fille qui ne m'a jamais supportée pour des raisons que j'ignore encore, la cohabitation avait été exaltante. Mais...ce côté mystérieux chez Peter m'avait rendue curieuse. Je détestais quand on me résistait.
C'était purement physique. Mais ce soir-là, quand cet homme avait pointé une arme sur nous... sur moi, et que Peter m'avait protégée comme si j'étais l'une des leurs...
Je crois que ce geste m'avait piquée.
Il aurait pu m'abandonner là, je n'étais rien pour lui. Il aurait pu me laisser dans ces toilettes sordides. Mais non. Il m'avait secourue.