Long chapitre.
Le prologue n'est pas à négliger !
Je déambulais dans un lieu obscur, dépourvu de toute lumière ou forme ; tout n'était qu'un néant noir, sans son, sans odeur, sans forme, sans toucher. Je reconnus cette sinistre réalité que j'appelais cauchemar.
Certains étaient mentalement forts, et je les enviais, car j'en étais tout le contraire. Je projettais constamment une image fausse de moi, une personne sans cœur, forte en apparence, résistante à tout, mais tout n'était que façade. Les émotions m'affectaient profondément, que ce soit ce que je vivais, entendais ou voyais.
J'éprouvais de la gêne lorsque je devais admettre que j'étais hantée par des cauchemars, par lui, par mon traumatisme, dont j'étais incapable d'oublier.
Je n'étais pas assez forte mentalement, et je le savais, car malgré ma fuite, j'étais toujours restée enchaînée à ce monde. Liée, collée comme une moule à son rocher. J'avais toujours suivi son exemple, et je ne pouvais échapper à ce cercle vicieux.
Je savais que papa n'aurait jamais voulu me voir ainsi, me voir agir de cette façon, et à cause de qui. J'aurais tout donné pour le rendre fier, pour qu'il constate là-haut que je n'ai pas suivi ses traces, que je n'ai pas sombré dans le piège où lui s'est perdu, que je n'ai pas décidé de suivre les empreintes de son cauchemar et du mien. Mais j'avais échouée, parce que j'étais faible.
— Raven, résonna une voix en écho. Je décidai de ne pas me retourner, je ne voulais pas le voir. Pas lui.
— Raven, retentit une nouvelle fois la voix de mon pire cauchemar.
J'accélérai la cadence de ma démarche. Je le sentais tout proche, et je savais pertinemment que je ne devais pas me retourner, surtout pas. Je hoquetai lorsque mon corps s'affala sur une chaise, je ne contrôlais rien, mon cerveau s'était déconnecté, aucun ordre n'atteignait mes muscles.
— Raven, pourquoi m'as-tu quitté ? Pourquoi t'es-tu enfuie...
Des larmes perlèrent automatiquement au coin de mes yeux, je savais d'avance que je n'allais pas être épargnée de ce supplice, il m'avait déjà attrapée. Je vis sa silhouette apparaître enfin devant moi, s'approchant lentement mais avec une sûreté incontestable. À ma hauteur, il me contempla, les lèvres élargies. Je savais qu'il jubilait car il avait, une nouvelle fois, réussi à me rattraper.
Je tentai de soutenir son regard malgré moi, quand un mouvement me fit détourner le regard. Il captiva mon attention sur une masse au sol, glissant lentement droit vers moi. Je débattis, affolée, alors que lui caressait mes cheveux.
— Ne t'affole pas... S'il te sent apeurée, il va t'attaquer.
— N-Non, P-Pèr-
— Chut.
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POISONOUS (T1/T2)
RomanceTOME I𓅨 𓆪𓆩 𓆪 𓆩 𓆪 𓆩 𓆪 Le destin ne laisse rien au hasard. Tout semble calculé, prêt à précipiter quiconque au fond du gouffre. Un drame s'est produit. Mais comment tout cela s'est-il déroulé ? Le groupe de jeunes m...