Érika
- Je prépare la chambre d'ami pour que tu t'y installes.
- Dan ! Je suis capable de le faire moi même, pas besoin de te plier en quatre pour me mettre à l'aise. Je flippe et te préfère quand tu m'envoies balader.
Depuis tout à l'heure Dan déploie des efforts pour que je me sente bien ou tout au moins pour que j'oublie ce qui me perturbe, mais je souhaiterais qu'il se comporte normalement pour occulter que je ne tourne pas rond en ce moment.
- Comme tu veux ! Il balance sur le lit les draps. Débrouille toi maintenant et pendant que nous y sommes, tu cuisineras ce soir. Je veux découvrir tes talents culinaires pour éviter que ma fille soit empoisonnée lors de mes absences.
- Rassure-toi je ne ferai jamais rien contre Chloé par contre en ce qui te concerne, c'est autre chose. Es-tu prêt à risquer ta vie ?
- Nous verrons bien. Je te laisse y réfléchir, installe toi mais pas trop non plus !
- C'est drôle.
Dan s'apprête à quitter la chambre.
- Merci ! J'ose lui dire, mais ne t'y habitue pas.
- T'inquiète je te connais suffisamment pour assimiler que c'est simplement une courte trêve.
Soulagée de me retrouver seule, je prépare le lit, vide ma valise, installe mes vêtements dans le dressing. Je laisse mes tenues et accessoires de danse stockés dans la valise, je m'éloigne de tout ça en ce moment.
Je sors de la chambre pour me diriger vers la salle de bain, bien entendu Dan n'est jamais loin, d'un côté, c'est normal nous sommes chez lui après tout.
- La salle de bain, c'est la seconde à droite, tu la partageras avec Chloé. La mienne est contiguë à ma chambre.
Je réplique comme toujours
- Forcément, monsieur et son train de vie luxueux !
Comme je m'y attendais, il tourne son nez et ça m'amuse surtout. Un petit sourire en coin m'échappe.
- C'est pas comme si je ne bossais pas ! Tu seras contente de recevoir mon fric de riche à la fin de ton séjour.
- C'est ça. Comme si j'avais supplié de m'embaucher.
Je prends la direction de la salle de bain pour m'éloigner de Dan qui approchait dangereusement. J'aime le provoquer parce que ça nous tient à distance tous les deux. Je ne peux pas me permettre une complication de plus en ce moment.
- Je te l'accorde. Disons que ça t'arrange autant que moi, sinon je peux appeler ton frère si ça t'ennuie à ce point de bosser pour moi ?
- C'est bon. Tout est parfait.
- Je l'espère. Au fait j'ai préparé serviette, gant de toilette et même un peignoir de bain, brosse à dent. Pour le reste, tu te débrouilles, pense à me préparer une liste de courses. J'irai demain.
- Ok ! Merci !
- Encore ? Décidément je devrai t'enregistrer.
En claquant la porte j'hausse le ton pour qu'il m'entende.
- Je sais être reconnaissante. Tu sais ?
Je me rends compte de ce que ma phrase suggère. Je me mords la lèvre inférieure et m'adosse à la porte en soupirant.
- Oh mais ne t'inquiète pas pour ça. Je ferai en sorte que tu me sois reconnaissante comme je le souhaite me dit-il derrière la porte.
Merde. Si nous jouons à ce petit jeu trop longtemps cela va encore se terminer au lit et j'aimerai autant que possible ne plus céder. Concentre toi Érika. Reste focus. Ne te laisse pas manipuler par ce charmeur. Tout sauf ça.
J'ôte mes vêtements. Me glisse sous la douche. Je profite de ce moment pour détendre mes muscles et pour réaliser que j'ai réussi à fuir Paris sans dire à qui que ce soit le lieu de destination. Je suis contente d'être ici. Hors de question que j'implique ma famille dans cette histoire. Les menaces, je peux les supporter seules, même si mon père est policier je ne veux pas envenimer la situation.
Rafraîchie, le moral toujours dans les chaussettes, je m'écroule sur le lit épuisée par ces derniers mois. Maintenant que j'ai tout quitté, il devrait me laisser en paix.
Je me réveille en sursaut me demandant où je suis pendant quelques secondes. Une fois mes esprits repris, j'arrive à me situer. Je souffle de soulagement. « Je ne suis plus à Paris. Mémorise cette phrase dans ton crâne !». Je m'en veux d'être autant manipulée et d'être dans cet état de peur. Ce n'est tellement pas moi. Je pensais posséder une forte personnalité que personne ne pourrait ébranler. Je me suis fourvoyée. Je m'assois sur le lit et me rends compte que je me suis endormie avec le peignoir de bain. J'enfile rapidement un shorty, une brassière, un immense teeshirt qui me sert de robe. J'ose m'aventurer hors de la chambre, j'ai vu une piscine tout à l'heure et j'ai bien l'intention d'y d'y tremper mes pieds.
J'avance le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller Dan. Lorsque j'ai regardé rapidement mon portable j'ai lu deux heures du matin affiché. J'espère qu'il n'a pas attendu que je lui prépare le repas. Arrivée au niveau de la pièce à vivre, je me dirige vers la cuisine pour chercher de l'eau, Je meurs de soif. Lorsque je me sers, la lumière s'allume d'un coup me faisant sursauter. La main sur le cœur je tente de me rassurer surtout lorsque j'entends la voix bourrue de Dan.
- A quoi joues-tu dans le noir ? Tu cherches à ce que je fasse une crise cardiaque ? Tu pouvais allumer la lumière bon sang.
- C'est toi qui m'a foutu la trouille à allumer brutalement. Je ne t'ai même pas entendu.
Il se marre. Ce rire. « Par pitié arrête. Je ne veux vraiment pas craquer à nouveau pour toi. » je fixe Dan espérant que je me suis bien convaincue. J'ai un léger doute. Vu sa réaction ça va je n'ai pas fait de gaffe.
- J'étais entrain de bosser de mon bureau.
Il me désigne la porte derrière lui.
- Cet endroit t'est formellement interdit.
- Oui chef ! J'imite un salut militaire.
- Comme tu es réveillée, j'ai faim, tu nous prépare un truc rapide.
Les yeux exorbités, je le dévisage.
- Tu te moques de moi ? Tu es sérieux ?
- Très, je peux t'aider en restant assis sur mon tabouret de bar si tu veux.
Je hausse et baisse les épaules, je grimace à la manière d'une petite fille capricieuse et fonce ouvrir le frigo. J'espère qu'il a une salade ou des trucs rapides. Je ne vais pas me prendre la tête à cette heure ci.
- Je veux des pâtes carbonara.
Il a lu dans ma tête ou quoi ?
- Je te connais par cœur. Tu tentes de te soustraire à ce que tu m'as promis tout à l'heure. Je ne te laisserai pas te débiner, c'est trop facile. Tes trucs de danseuse ne sont pas pour moi, excepté quand il s'agit de ta souplesse.
Il fallait qu'il continue son petit jeu à la con. Hors de question que je le suive là dedans.
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Adoptons-nous
RomanceErika fuit Paris pour retourner dans sa ville natale, le seul soucis est qu'elle ne veut ni prévenir ses parents, ni son frère de son retour. Une seule personne pourrait l'aider, seulement Erika hésite à l'appeler... Osera t'elle ? Comment va-t-il...