Dan
Après avoir enveloppé le corps d'Érika dans une serviette toute douce, je l'accompagne dans la chambre.
Elle est assise sur le lit, le regard vide et j'ai envie d'hurler, ça me rend fou de la voir ainsi, surtout quand je devine ce à quoi elle pense.
Je me dirige vers la penderie pour en sortir, son maillot de bain deux pièces turquoise qui met ses formes et la couleur dorée de sa peau en valeur et son petit short en jean qui valorise ses jolies fesses rebondies, j'y ajoute la tunique blanche qui est longue et fluide, elle la porte lorsqu'elle ne se sent pas au top, telle une armure, les jours où elle n'a pas le moral. Je pose Les vêtements sur le lit. Lorsque je la regarde du coin de l'œil, elle m'observe comme souvent ces derniers mois estimant que je suis l'homme « parfait » et qu'une autre femme pourrait me combler. Je ne peux m'empêcher de grogner. Je me tourne vers elle, la fixe d'un regard sévère, non pas pour la rabaisser mais pour la secouer.
- Stop ! je t'aime depuis bien trop longtemps, c'est une évidence, il n'y a que toi. Non ! Je ne suis pas parfait Érika. Je suis autoritaire. Je décide parfois à ta place, ce qui t'insupporte. Je ne rabaisse pas toujours la lunette des toilettes. Je ne fais pas le ménage comme toi. Je laisse traîner mes affaires partout dans mon bureau et je suis trop sévère avec Chloé.
Un léger sourire s'étire sur les lèvres de celle que j'ai toujours aimé, il n'atteint pas ses oreilles mais je m'en contente.Erika a des moments où elle occulte ce qu'elle a vécu mais un simple mot ou une situation banale la plonge dans des pensées sombres qui me filent la trouille. je crains de la laisser seule, même si notre famille, ses meilleurs amis et ses danseurs la surveillent pour moi. Érika accepte tête la première de plus en plus de spectacles, perdant par la même occasion beaucoup de poids, alors qu'elle est déjà fine, il n'en reste plus. La veille des vacances, Nina a failli l'emmener aux urgences suite à un malaise, lorsqu'elle m'a appelé j'étais en panique et suis arrivé à l'école de danse en un temps record.
Erika se lève enfin du lit, ôte sa serviette devant moi, me provoquant une fois de plus, sauf que cette fois-ci je ne céderai pas, elle est prête à tout pour nous empêcher de quitter les lieux.
- Tu ne m'auras pas, prépare toi.
Je jette un coup d'œil à ma montre, nous avons encore de la marge pour ne pas être en retard.Érika lève les yeux au ciel finissant par enfiler son maillot de bain qui me procure tant d'effets, je décide qu'il est temps pour moi de sortir de la chambre, au même moment mon téléphone sonne. Ma mère comme toujours, la connaissant elle a dû ressentir quelque chose ce matin.
- Maman comment vas tu ? Nous nous voyons d'ici vingt minutes.
ma mère soupire.- Bonjour mon cher fils. Je t'appelle pour une bonne raison que je préfère t'annoncer par téléphone à toi directement.
- D'accord.
Je m'attends comme toujours à tout. Même si j'appréhende toujours ces messages.- J'ai eu un flash.
Ma mère a très souvent des intuitions mais des flashs jamais, enfin si deux fois dans sa vie, pour annoncer mon arrivée et celle de Chloé. Je me rappelle encore du jour où elle m'a téléphoné comme aujourd'hui m'annonçant que j'allais être papa. Je me fige subitement, je respire à peine. Mon cœur s'accélère. Est-ce possible ?- Tu vas être papa d'un petit garçon.
Aucun son ne sort de ma bouche. Je suis dans la cuisine, je prépare un café pour Érika, mon geste reste en suspend au-dessus de la machine. Je déserte la pièce rapidement pour m'enfermer dans mon bureau.- Ce n'est pas le moment de parler de ça.
Dis-je d'un ton sec.- Pourtant mon grand. C'est déjà en route.
Je ne sais plus quoi répondre tellement je suis partagé. J'aimerai y croire et pouvoir annoncer cette merveilleuse nouvelle à Érika pour qu'elle puisse reprendre le dessus, en même temps je ne souhaite pas lui donner un espoir sur une simple vision reçue de ma mère.
- Maman !
Ma voix trahit la détresse que je ressens.- Je t'écoute.
- J'ai tellement peur qu'elle ne s'en remette pas.
C'est la première fois que j'ose exprimer ce qui me tenaille depuis des mois.- Dan, Érika est bien plus forte que tu ne le crois. Elle s'en relèvera. Crois en elle, au fond de toi tu sais qu'elle ira mieux, c'est simplement ta peur de la perdre.
J'aimerai que ses mots me réconfortent, seulement ça ne fonctionne pas. Je ferme les yeux essayant de ne pas partir à la dérive.
Pour tenir le coup, je nage de plus en plus, entreprend de nombreux chantiers, jusqu'à ce que Christophe m'impose un jeune apprenti en renfort. Je devrai le remercier de nous avoir trouvé une véritable perle qui aujourd'hui me remplace pendant les congés que j'ai posés pour rester auprès d'Erika. Il faut dire que Christophe m'a menacé de vendre ses parts de la société ce qu'il ne fera jamais, nous le savons lui et moi, mais l'entendre m'a perturbé. Christophe est toujours présent pour moi et je suis parfois égoïste de ne pas lui montrer davantage ma gratitude.
Depuis tout à l'heure je joue avec mon stylo, muet. Une larme dévale le long de ma joue, je l'essuie lorsque je repère la silhouette d'Erika appuyée contre le chambrant de porte de mon bureau. J'étais tellement ailleurs que je ne l'ai pas entendu arriver. Elle m'observe avec inquiétude. Je ne veux pas paraître faible alors que je dois être fort pour deux.
- Maman, je raccroche on se voit tout à l'heure.
- D'accord. J'ai compris.
Je raccroche presque au nez de ma mère. Je reprends le dessus sur mes émotions.- Tu es prête ?
- Oui ! Je t'attends.
Erika ne cherche pas à savoir en savoir plus sur l'appel de ma mère et c'est tant mieux. Je tente de ne pas entendre ce qu'elle vient de m'annoncer.Je me lève du fauteuil et m'approche.
Face à elle, je l'embrasse sur le front, puis délicatement sur la bouche. Je pose ma tête contre la sienne, plonge mon regard chocolat dans ses yeux d'ambre qui font fondre mon cœur.
- Je t'aime. Chloé et toi êtes les seules pour qui je donnerai ma vie. Alors s'il te plaît arrête de penser que je serai mieux sans toi, ça me tue.
Je sais. Me murmure t'elle. Chloé et toi êtes tout pour moi, tu le sais mais ...
Érika cherche ses mots.- Je n'arrive pas à reprendre le dessus. Je n'arrête pas de me répéter que ton coup d'un soir t'a offrert le plus beau cadeau qu'il puisse exister et que moi j'en suis incapable.
Je ferme les yeux pour me concentrer. Je choisis chaque mot qui sort de ma bouche.- Tu es mon cadeau Érika. Je souhaite que nous avancions ensemble sur le même chemin durant toute notre vie, avec enfant supplémentaire ou non. Je ne peux pas me mettre à ta place. Je m'en veux de ne pas te suffire en ce moment, j'ai peur de te perdre.
Érika pose sa main sur ma joue, ce simple geste me rassure.- Dan je t'aime de toute mon âme. Ça me déchire le cœur d'avoir perdu notre bébé.
Je sais mon cœur. Profitons de nos vacances ensemble pour nous changer les idées. Tu veux bien ?Avec hésitation Érika finit par accepter.
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Adoptons-nous
RomanceErika fuit Paris pour retourner dans sa ville natale, le seul soucis est qu'elle ne veut ni prévenir ses parents, ni son frère de son retour. Une seule personne pourrait l'aider, seulement Erika hésite à l'appeler... Osera t'elle ? Comment va-t-il...