Chapitre 11

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          Constance les accueillit avec le sourire, même si elle ne s'attendait pas à recevoir trois invités de plus. Elle embrassa Skye avec chaleur.

— Ça y est, tu en as fini avec ta porcherie ?

Skye hocha la tête en soupirant ostensiblement.

— Oui. Grâce à Philippe et à ses amis ! Je vais pouvoir me poser un peu.

— Il faudra que tu me parles de ce Philippe. D'Artagnan me dit que tu ne taris pas d'éloges sur lui !

— Un diamant brut qui ne demande qu'à être poli ! sourit Athos en accrochant son chapeau.

— Une perle rare dans un océan de mollusques grossiers, grommela Porthos en ôtant sa cape.

— Vous êtes jaloux, sourit Skye en ôtant ses gants. N'empêche que sans lui, je serai toujours à récurer mon plancher, et pas ici.

Constance éclata de rire.

— Cela veut-il dire que tu auras plus de temps pour venir me voir ? fit-elle en prenant la cape des mains de son amie.

— J'espère bien ! Ça m'a manqué nos petites soirées entre filles.

— Nos soirées ou ma baignoire ?

Skye éclata de rire et Constance se tourna vers les hommes.

— J'ai bien fait de faire à manger pour dix, soupira-t-elle.

— Nous ne restons pas, répondit Athos.

— Oh que si ! s'exclama-t-elle. Je ne vous laisse pas repartir. Nous n'avons pas encore fêté le retour de Skye. Ça fait si longtemps que nous ne nous sommes plus retrouvés tous ensemble. Vous irez à la taverne après.

Athos regarda D'Artagnan qui sourit en haussant les épaules.

— Ici, c'est elle qui commande !

— Alors j'espère que tu as du bon vin, s'exclama Porthos.

Aramis, entré en dernier, restait silencieux, le visage fermé, silence qu'il avait gardé tout le long du chemin, au point que Porthos s'était retourné plusieurs fois pour vérifier qu'il était bien là. Il se débarrassa de sa cape et de ses armes et disparu dans la chambre.

— C'est tellement triste de le voir comme ça, murmura Constance.

Personne n'eut le temps de répondre. Aramis revenait déjà, Charles dans ses bras et Skye sourit, attendrit.

— C'est le seul moment où on le voit sourire, murmura Athos. Cet enfant fait des miracles sur lui.

— Ça ne m'étonne pas, répondit-elle sur le même ton.

Elle s'avança vers Aramis et le garçon. Charles lui adressa un sourire, creusant une fossette dans sa joue potelée qu'elle caressa du dos de la main. Il avait les cheveux bruns de son père et ses yeux étaient du même bleu profond que ceux de sa mère.

— Bonjour, Charles, lui sourit-elle. Comment vas-tu aujourd'hui ?

Le garçonnet se mordit le bout du doigt, se tourna vers Aramis.

— Mis, babilla-t-il.

"Mis" retira le doigt de la bouche rose en souriant.

— Il n'a plus de fièvre et il ne tousse plus, fit-il en repoussant une mèche brune sur le front de l'enfant.

— Et ses poumons ?

— Plus de sifflement non plus.

— Je reviendrai avec mon stéthoscope pour être sûre, mais il semble en pleine forme.

Quatre Siècles et une Croix - II - Revenir Vers ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant