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Le calme régnait dans la demeure, il était seul installé à son bureau occupé à travailler. Il aimait le silence de la nuit, quand plus rien ne bougeait dans la maison et que toute activité avait cessé au-dehors. Les seuls infimes bruits qui subsistaient étaient le léger frottement de sa plume sur les documents et le discret tintement des pièces occasionnel. Alors qu’il suivait du regard le tracé d’encre bleu sombre, un grincement de porte parvint à ses oreilles. Il se tourna vers l’entrée de son bureau et la vit se présenter sur le seuil. Elle était vêtue d’une chemise de nuit blanche et avait tressé ses cheveux mais quelques mèches s’en échappaient, et elle avait l’air un peu ensommeillée.
« Tu n’es pas couchée ? » s’étonna-t-il.
Elle fit un signe négatif de la tête et referma la porte. Tout en s’approchant elle déclara :
« Je n’arrive pas à dormir. »
Il lui fit signe de s’assoir sur ses genoux et ouvrit ses bras pour l’envelopper, et elle s’installa contre lui. Il prit un temps pour la tenir et profiter de leur étreinte puis prit la parole :
« Tu en sais la raison, mon Ange ? s’inquiéta-t-il.
- Il n’y en a pas de particulière. Comme toi, cela m’arrive.
- Tu n’as qu’à rester avec moi jusqu’à ce que le sommeil revienne.
- Merci. » sourit-elle.
Elle jeta un regard aux documents devant lui et analysa les données d’un coup d’œil exercé avant de remarquer :
« Toi non plus, tu ne devrais pas veiller. Je suis sûre que la Banque Centrale survivra quelques heures de plus si tu n’y apportes ces résultats qu’en fin de matinée.
- C’est vrai, s’amusa-t-il, mais j’aime travailler à ces chiffres. Et la nuit est un autre moment, où je peux m’y consacrer complètement.
- Je vois. Je ferais mieux de ne pas te déconcentrer, alors.
- Ta présence ne me dérange pas, Lazuli. Tu m’es plus importante que ces comptes.
- J’en suis touchée. plaisanta-t-elle à son tour. Mais je vais tout de même te laisser travailler. »
Il la couva d’un regard attendri et elle se laissa reposer contre lui. Elle resta en silence tandis qu’il reprenait son travail, la gardant toujours entre ses bras, continuant d’écrire à un rythme régulier. Peu à peu elle se mit à somnoler, bercée par le son de la plume, elle finit par fermer les yeux, jusqu’à s’endormir complètement.

Lazuli - Cycle deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant